Elvenking - Wyrd
Sous le charme. Elvenking m'avait foutu une baffe en 2002 (ou 2001 je sais plus ) avec heatenreel, et là je m'en reprend une sur la joue gauche, que j'avais pas tendue pourtant.
Elvenking c'est d'abord du heavy speed mélodique rital. "Aie" vous entends-je dire. C'est normal, c'est l'effet skylark qui éveille en vous des souvenirs douloureux.
Bon je vous cacherai pas que rhapsody, strato et labyrinth sont passés par là. "re-aie".
Mais oui mais non. Elvenking se détache facilement de la concurrence par par un certain nombre de choses :
Un sens de la composition exceptionnel pour le style, des morceaux qui se résument a autre chose que de la double a 200 bpm sur fond de vomissage de notes malmsteeniemes. Elvenking fait respirer sa musique en l'appuyant sur une rythmique vivante. Et c'est cette justesse qui le distingue de la masse.
Un toucher particulier pour les mélodies, unique, réjouissant. Et elles s'épanouissent dans des registres divers : entrainant avec the "silk dilemna", grisantes sur le refrain de "the perpetual knot", poignantes sur "a poem for the firmament", ou "rhapsodyesque" sur le même morceau.
L'incorporation d'influences. Quand je parle de mélodies, elles sont conduites bien sûr par le chanteur, qui n'a rien d'exceptionnel, mais surtout par un violoniste dont la qualité des interventions surprend. Souvent en solo permanent, comme dans Scorpion, il constitue la vraie valeur ajoutée d'Elvenking.
Le peu de piano et de voix féminines sont utilisés avec une délicatesse extrême, ( écoutez moi "a poem for the firmament", le break a 6'30, a chialer ) on réussit a éviter les travers du piano bar metal ( cf savatage ) et du gothpouffage putassier.
Un grunter intervient parfois, sa présence est discrète et ma foi pas trop incongrue.
Enfin, le gratteux soliste n'en fait pas des caisses, et signe de beaux moment de guitare.
La cerise sur la pizza : Elvenking sait composer autre chose que des "intro couplet pont refrain solo couplet pont refrain break couplet refrain refrain refrain en fading"
"The loser's ball", "Moonchariot", ... ne sont pas des compositions typiquement métalliques, et c'est tant mieux
Je n'ai pas souligné un fait : Elvenking est souvent assimilé a la scène métal-folk. Effectivement, les tonalités celtiques émaillent le jeu du violon, mais il faut plus percevoir cette influence comme un des nombreux ingrédients qui font de Wyrd un plat d'une saveur incomparable. Je ne m'y attarde donc pas.
Le gros défaut c'est le son de la disto : aigu, il fait vraiment mal aux dents. A côté de ça, la basse est bien rendue pour un album de metal, fait assez rare pour être relevé.
Elvenking est a l'image de ce que le heavy speed mélodique peut offrir de meilleur : bouillonant, grisant, héroïque. Je trouve là le successeur de Rhapsody, il éveille en moi le même genre d'émotions que symphony of enchanted lands 6 ans plus tôt. Putain, merci l'Italie. Vraiment.
Quelques titres pour découvrir : "the perpetual knot", the loser's ball", "a poem for the firmament"
