MANOWAR – Sign of the Hammer (1984)
J’avais commencé mon blabla puis j’ai relu la kro de REM. Superbe chronique. Elle est tellement bien que j’ai même plus envie d’écrire une bafouille. Ca ne sert à rien, il a dit ce qu’il fallait sur cet album. Tiens allez hop, je balance le lien :
http://inoxydable.over-blog.com/archive-03-04-2006.html
Quoi z’êtes pas contents ? Allez vous faire foutre.
Bon ok, je vais faire un truc quand même. Différemment.
Canard s’installe dans un fauteuil, il allume un cigare et commence :
1995.
Au lycée, il y avait un type qui écoutait MANOWAR. Il portait un T-Shirt d’AC/DC toute l’année, on aurait dit un figurant pour Beavis & Butthead. Hervé qui s’appelait, pas méchant, un peu bouboule, le type qu’avait 18 ans en seconde. Je ne connaissais pas le groupe, j’avais vu leur pochette avec des nanas topless, mais aucune idée de la musique. J’avais lu une interview de ce Joey DE MAIO. Super con le mec. Et prétentieux avec ça. Ca m’a pas donné envie. Un pote me confirme la chose :
« Ouais MANOWAR laisse béton t’aimeras pas. C’est trop mou pour toi. C’est style Heavy Mid Tempo avec des choeurs. Un pauvre riff tout balourd et ils se prennent pour les rois du monde. T’as qu’à voir y a Hervé qu’est fan ».
MANOWAR, ça sent le bon groupe de merde.
...
2002.
Je discute avec RG. Dans nos conversations d’acharnés, il me glisse :
« C’est bizarre que t’écoutes pas MANOWAR, c’est taillé pour te plaire »
Je rigole. Quelques jours plus tard, il me prête cet album là, « Sign of the Hammer ». AH AH AH la pochette de merde. Sceptique, je glisse l’objet dans ma chaîne. J’ai du respect pour mon oncle. Mais bon, je suis en pleine crise de « SLAYERite carabinée » donc MANOWAR c’est pas gagné. La musique résonne dans mon appartement, j’ai ouvert en grand ma terasse et je jardine en même temps. Les deux premiers morceaux tournent et je suis à moitié attentif. Pas terrible. Il y a un truc d’indéfinissable qui me plaît dans « Animals », mais bon pas de quoi en se relever la nuit non plus.
Le début de THOR résonne. Je lève la tète. Merde, ça, ça tue. Putain, avec un pauvre riff et trois choeurs, ils arrivent à être « puissants ». Ca confine au minimalisme. J’adore le refrain. Ca se répète un peu mais bon merde quoi. Je fredonne en jardinant “Thor the Mighty, Thor the Brave”.
Puis déboule “Mountains”. J’ai du arrêter le jardinage. Je suis assis dans mon canapé et je regarde la chaîne comme un autiste. Putain, en plus ils sont capables de jouer la carte de l’émotion. Chapeau les mecs. On enchaîne sur le morceau de l’album : la batterie aspire tout, ça sonne un peu différemment mais là dedans encore, il y a de quoi rallier tous les Hardos de la planète. Mon attention retombe un peu (j’avoue) avec la doublette « The Oath » (j’aime bien l’agressivité latente) et « Thunderpick » (ouah le branleur de manche). « Guyana » vient rajouter le petit coté épique qui manquait. Dès le début de ce morceau, on sent que ça va être une perle. La conclusion au poil. Décidément, ils savent tout faire les mecs de MANOWAR. Le lendemain, je serrais le poing en écoutant « Hail to England ».
Note : 4,5 / 5
Focus canardien : THOR (the Powerhead)
C’est le titre dont je ne me lasse pas. Il y a tout MANOWAR le dedans. Le riff simple comme une tranche de jambon, les choeurs pas ridicules, le refrain en béton armé, un tempo à décoller le papier peint. Les paroles sont simplistes, mais les assonances sont merveilleusement bien foutus, matez moi un peu ça :
“Thor the mighty, Thor the brave
Crush the infidels in your way
By your hammer let none be saved
Live to die on that final day
Gods, monsters and men
We'll die together in the end”
Ca rime pas tout à fait, mais ça sonne parfaitement. Avec ADAMS en plus... Ce mec a un don pour « pulser » n’importe quel titre. N’importe quel groupe à tendance progueuse tient 1 minute à peine avec si peu d’ingrédients, MANOWAR bricole avec pas grand chose. Les 5 bonnes minutes de la chanson passent à la vitesse de l’éclair. C’est les démerdarts du Heavy Metal. Des Mc Gyvers en peaux de bètes à qui on aurait filer des grattes. On peut se foutre de leurs gueules éternellement, il reste un fait : peu de groupes de Heavy ont réussi à faire passer ce fluide si « animale ». Ahhhh si j'avais un marteau.
