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BJÖRK - Medulla
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Auteur:  Monstermetal [ 23 Jan 2005 13:18 ]
Sujet du message:  BJÖRK - Medulla

Hop, pour une fois une chro non metal... Je me suis demandé si je devais pas la mettre dans autres musiques mais on peut aussi utiliser cette rubrique pour faire des chros d'autres choses que du metal, non ?? :?


BJÖRK
Medulla – 2004

[Björk]


Björk a toujours était une artiste étrange. Une des rares en ce bas monde à pouvoir combiner musique pop avec expérimentations. Björk, avec sa musique, s’adresse à un public très large, mais n’hésite pas à expérimenter à tout va, se créant un univers musical unique. La petite Islandaise n’aime pas se répéter non plus, chaque nouvel album emmène l’auditeur vers de nouvelles sphères toujours surprenantes.

« Vespertine » avait été un album subtil, comme une douce berceuse racontée au coin du feu les soirs d’hiver. Le précèdent disque était une œuvre marquée par la blancheur d’une nature calme (pas comme « Homogenic » ou se déchaînait les éléments), quand l’hiver a recouvert la nature de son blanc manteau et que règne la sérénité, la douceur d’un environnement froid mais fragile comme la neige elle-même.

Cette fois, l’Islandaise s’embarque dans une nouvelle voie ou plutôt dans des nouvelles voix devrais-je dire. Ce « Medulla » est marqué par la voix, les voix, bien plus que ça, par les bouches, les corps. Car si « Vespertine » avait principalement comme but de toucher l’âme, uniquement l’âme, laissant le physique de côté ; « Medulla », quant à lui, se veut une œuvre plus orientée vers la chair. « Medulla » est donc plus physique que « Vespertine » ne l’était.

Si « Homogenic » était marqué, dans des morceaux tel que « Joga » ou « Barchelorette » notamment, par une certaine complexité, une certaine exubérance ; « Vespertine » faisait preuve d’un certain dépouillement. « Medulla » aussi est un disque dépouillé, simple. D’ailleurs on retrouve certaines traces de « Vespertine » sur ce « Medulla », sur « Constellation » notamment ou alors dans l’utilisation de la chorale islandaise, notamment sur « Pleasure Is All Mine », « Where Is The Line » ou encore « Vökurd ».

L’Islandaise a toujours dit qu’elle faisait une musique populaire, a toujours eu comme but de toucher un très large public, sans pour autant oublier ses désirs d’expérimentation. Pourtant, la voilà qui avec « Medulla » met en place son œuvre la plus expérimentale et de ce fait la plus difficile d’accès. Il faudra de nombreuses écoutes pour rentrer dans ce monde étrange, comme on entre dans une grotte sombre ou vivent des êtres bizarres. Dans ce monde obscur visité à travers ce disque, les êtres qui y vivent, ne sont pourtant pas des créatures diaboliques. La grotte ne sera pas le seul lieu visité, les sombres fonds de l’océan ou vivent des êtres magiques de lumière sont aussi passés au peigne fin (« Oceania »).

Pour mettre en vie ces mondes d’obscurité, les voix les plus étranges du moment y ont prit part. Le célèbre Mike Patton (est-il besoin de le présenter ?) apparaît sur « Pleasure Is All Mine » et « Where Is The Line ». Razhel (beatbox humain des Roots) rythme énormément ce disque de sa bouche. Les fous japonais de Dokaka (capable de reprendre un solo de King Crimson ou toute l’œuvre de Wagner uniquement avec leurs bouches dont s’extirpent des étrangetés sonores) officient dans leur rôle de sampler humain sur le final « Triumph Of A Heart » (sur lequel apparaît aussi le trombone humain Gregory Purnhagen). Robert Wyatt, avec sa voix plaintive, enfonce l’auditeur au cœur des sombres fonds de l’océan peuplés par l’inconnu sur « Submarine ». N’oublions pas non plus les indéfectibles Matmos. Un disque naturellement porté sur les voix ne serait rien sans l’utilisation de chorales. J’ai déjà parlé de l’angélique chorale islandaise, il faut aussi noter l’apparition d’une chorale londonienne sur « Oceania ».

Pourtant, si le disque est avant tout basé sur des voix, des bouches, qui peuvent servir aussi bien d’instruments, de samplers, de beatbox, de mélodies, de basses ; il ne faut pas oublier l’utilisation de sons et d’instruments «non humains ». L’ensemble instrumental reste cependant dépouillé : basse, beats, quelques programmations, gong, étrangetés sonores étiquetées Matmos et un piano sur « Océania » ou sur l’étrange (c’est le moins qu’on puisse dire) et dérangeant « Ancestors ». Les programmations (dont s’est occupée Björk elle-même avec l’aide notamment de l’indispensable Mark Bell) sont simples, dépouillées (d’où le terme d’electro nu pour decrire cette musique d'une autre planete).

Malgré l’utilisation de toutes ces voix, l’objet reste assez dépouillé surtout sur « Show Me Forgiveness » ou Björk se retrouve seule : pas d’instruments, pas d’autre voix, juste elle. «Öll Birtan » est un autre titre ou l’Islandaise expérimente seule avec sa voix.

Je parlais au départ de la volonté de la fille de l’Ile aux geysers de rendre ses expérimentations accessibles au plus grand nombre. Pourtant avec ce « Medulla », le grand public aura bien du mal à accrocher. Car si les premiers morceaux du disque sont encore accessibles, de part leur côté «pop », que dire des dérangeants « Submarine » ou « Ancestrors » ! ? Voilà des morceaux complètement déstabilisant qui vont donner du fil à retordre aux fans de l’Islandaise.

Sur papier, ce « Medulla » a l’air plutôt alléchant mais… après une première écoute on ne peut qu’être déçu par cet objet. Difficile de comprendre tout ce qui se passe là-dedans. Utiliser de nombreuses «voix » est une idée intéressante mais l’ensemble sonne, je le répète, assez dépouillé. Si bien que lors des premières écoutes, on ne repère finalement que quelques morceaux. Déception aussi que des personnalités tel que Patton ou Dokaka ne soient pas plus utilisées. Le Patton est discret, bien dommage, j’attendais peut-être trop de l’homme sur ce disque… Quant à Dokaka, ces cinglés ne sont présents que sur le dernier morceau. Là aussi, j’aurais voulu les entendre un peu plus.

Finalement, c’est toujours le même problème avec Björk, elle ne fait jamais ce qu’on attend d’elle. Ce n’est pas la première fois qu’elle déstabilise son auditoire, un album d’elle ne se découvre pas facilement en quelques petites écoutes. L’œuvre de l’Islandaise demande à l’auditeur de bien vouloir rentrer dans l’inconnu. Il est donc difficile de juger ce « Medulla », il faudra donc du temps avant de véritablement appréhender cet objet difficile.


1/ Pleasure Is All Mine
2/ Show Me Forgiveness
3/ Where Is the Line
4/ Vökuró
5/ Öll Birtan
6/ Who Is It [Carry My Joy on the Left, Carry My Pain on the Right]
7/ Submarine
8/ Desired Constellation
9/ Oceania
10/ Sonnets / Unrealities XI
11/ Ancestors
12/ Mouth's Cradle
13/ Midvikudags
14/ Triumph of a Heart


Producteur : Björk
Label : Polydor Records
Note : 15/20 (Très bon)
Préférence : Triumph of a Heart


Site Officiel : http://www.bjork.com/

Auteur:  noise [ 23 Jan 2005 13:27 ]
Sujet du message: 

C'est bien le seul album de Bjork avec lequel j'ai vraiment du mal, ce medula est courageux mais très très difficile d'accès, d'ailleurs j'ai pas encore trouvé la clé, mais à côté de ça l'Islandaise me fascine, faut oser sortir un truc pareil quand même!!

Auteur:  lionheart [ 23 Jan 2005 14:53 ]
Sujet du message: 

je commence tout juste a m'habituer a ce medulla , mais certains titres me paraissent bien trop bizzarre encore ,c'est vraiment son album le plus difficile a "rentrer dedant "

sinon j'aime beaucoups " where is the line" ,"who is it" et "triumph of the heart
"

je suis sur qu'un jour je finirais par l'apprecier en entier

Auteur:  ZiGGy [ 30 Jan 2005 18:35 ]
Sujet du message: 

Pourquoi ce sujet est dans la section métalique et pas dans autres musiques ? Car pour répondre à ta question MM, cette section chroniques est quand meme située dans une partie du forum qui s'intitule "discutions metaliques". Enfin moi hein, ce que j'en dit... ;)

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