D'autant que les caricatures danoises ont été diffusées à la TV. Si on veut en parler il faut bien savoir de quoi on parle et donc les montrer. Enfin je le lirai demain !

L'argument marketing ne tient pas pour Charlie, Ploc et Cleymor ont raison.

Je l'ai acheté mardi, et que dire ? Lisez-le bordel ! Ces gars-là ont tout compris, et en plus ils ont du courage. Comme l'a dit Noise, on ne doit pas baisser notre froc devant les intégristes au prétexte du respect des croyances. Fuck, la peur ne passera pas par l'Europe ! Leurs valeurs, leurs croyances, ils peuvent les imposer chez eux, mais pas aux pays laïcs. Pourquoi devrait-on respecter un interdit lié à une religion lorsqu'on n'y est pas soumis ???
La religion est un droit personnel. Qu'il s'exprime donc en conséquence.

Regardez la double page de Charlie où ils expliquent ce qui se passerait si on devait respecter tous les interdits religieux au nom du "respect des croyances". Il n'y aurait plus de liberté !


Par ailleurs, je rappelle que les caricatures (fort mauvaises, déplacées, et reproduites en toutes petites dans Charlie, donc pour le marketing on repassera) n'étaient pas destinées aux pays arabes. C'est parce qu'on a ébruité l'affaire qu'on a eu les conséquences que l'on sait.
Et lorsque des irakiens enlèvent des otages français ou que des intégristes ont tué des prêtres en Algérie, les européens ne sont pas allés brûler les ambassades des pays musulmans que je sache !

Sus aux intégrismes de tous poils, comme l'a dit Charlie, "la foi déplace les montagnes...de cadavres."

Hier j'ai écouté une interview du chef du Hamas sur France-info et c'était vraiment puant!!


En gros il disait que le hamas était disposé à faire le nécéssaire pour calmer la situation mais à certaines conditions. Conditions insensés bien sur. En plus, au passage, il a remis en cause la véracité de l'holocauste. Moi qui ait toujours soutenu la Palestine dans sa lutte contre le sionisme et le colonialisme israelien, là je vais franchement avoir du mal avec le hamas au pouvoir.
Tout cela pue la manipulation des peuples par les extrêmistes, ça fait vraiment peur.

Ma façon de penser sur cette affaire ne diffère pas beaucoup de l'avis général sur le sujet... Et puis merde, si tout le monde avait dis "Amen" à tout ces dictateurs en soutane, la terre serait encore plate...

En ce qui concerne les religions, si le fait de croire en une puissance superieur créatrice (je trouve la manière dont elle est immaginée dans les différentes religions est vraiment ridicule et enfantine) apaisent les personnes ayant peur du vide, pourquoi pas. En fait, le cancer du 21ème siècle, ce sont les pratiques et surtout certaines croyances religieuses comme la number one des idioties à savoir la "vie éternelle" sous toutes ses formes. Je pense que tant que la majorité de la planete y adhera, nous irons droit dans le mur. C'est dans les 50 prochaines années que l'homme continuera à prospérer... ou déclinera en ayant définitivement deglingué son écosystème et la prise de conscience nécessaire est totalement incompatible avec l'existence d'un dieu salvateur ou d'une forme vie après la mort.

Je crois que c'est dans Super Size Me ou un docu de Moore ou une femme était intérrogée dans la rue au sujet de la dégradation de l'environement et elle a répondu "Dieu me protègera"...

Je suis loin d'etre un gauchiste convaincu, mais je lis souvent Charlie Hebdo et j'ai le plus grand respect pour Philippe Val. Il ont fait très fort tout de même, quand j'ai lu cette nouvelle parution, j'ai repris deux fois du dessert.

J'avais pas fait le lien l'écosystème/salut éternel, et je dois avouer que ton raisonnement me séduit !

le lien ne s etablit pas qu'entre l'ecosysteme et le salut eternel...
depuis l existence meme de la religion (et ça fait quand meme un petit bout de temps que ça existe ) cette promesse de salut eternel permet aux gens de tolerer l intolerable , en esperant mieux apres. que ce soit la guerre, la soumission, la pauvreté, ou tout simplement une vie morne, les gens s en remettent a dieu pour la suite, et qui plus est cela leur donne quelque chose en quoi croire.
on a tous besoin de croire en quelque chose pour continuer a avancer dans la vie, que ce soit en nous meme, en notre travail, en nos passions (je ne dis pas la politique, plus personne n y croit ). si on nous les enleve, nous ne sommes plus rien. l'homme DOIT croire.
et pour certains, la seule chose qu'il leur reste est la croyance en dieu. faut il les blamer pour cela?
en bref ça revient un peu a assimiler la religion à opium du peuple je vous l accorde... mais c est tout de meme une triste verité.

"Pour combattre l'amalgame islam/terrorisme de la caricature, on brule des ambassades et on appelle au meurtre, au nom de l'islam." : tout est dit, no comment...

Un peu hors sujet, mais c'est pour illustrer mon propos sur l'écologie et les problèmes du moyen orient ou se mélange pétrole, islamistes manipulé, etc...

La possibilité d'une ile... de Pâques

(Canard Enchaine du 04/01/06).
QUAND le navigateur hollandais Jacob Roggeveen découvrit en 1722 l'île de Pâques, celle-ci ne possédait plus qu'une végétation rase. Pas un arbre à l'horizon. Seuls 400 habitants y vivaient, misérablement, se nourrissant de légumes et de poulets. Sans arbres, donc sans bois ni embarcations, ils ne pouvaient aller pêcher dans l'océan alentour, pourtant riche en poissons de toute sorte. Divisés en onze clans fortement hiérarchisés, chacun doté d'un chef, ils se disputaient un territoire d'environ vingt kilomètres sur quinze.
Et ne répugnaient pas au cannibalisme. Sur l'île, des centaines de statues de pierre fixaient le ciel de leurs yeux vides.

Pourtant, trois siècles auparavant, l'île de Pâques comptait trente fois plus d'habitants: on estime que leur nombre atteignit les 15 000 individus. Couverte d'une haute forêt tropicale, elle abritait une riche faune d'oiseaux terrestres et marins. Le palmier indigène offrait aux insulaires sa sève et ses noix en guise de nourriture, son tronc pour fabriquer de solides embarcations, les fibres de son écorce pour tresser des cordages. Ils en usèrent abondamment.
Surtout que...

Surtout qu'ils étaient divisés en plusieurs groupes rivaux. Sous la conduite de leurs chefs et de leurs prêtres, ces groupes érigèrent partout des statues géantes, symboles de supériorité. Pour acheminer ces statues depuis les carrières jusqu'aux emplacements adéquats, il fallait beaucoup de troncs et de cordages. La compétition battit son plein jusqu'au jour où l'île se retrouva sans palmiers. Les sols devinrent vulnérables à l'érosion, les récoltes diminuèrent. Les oiseaux terrestres furent les premiers à subir une extinction totale. Puis ce fut le tour de la population humaine... Nous sommes, dit André Lebeau, auteur de « L'engrenage de la technique» (1), exactement comme ces habitants de l'île de Pâques. Nous ne pouvons quitter la Terre. Perdus qu'ils étaient au milieu de l'océan Pacifique, à 1 300 miles de l'île la plus proche, Pitcairn, eux non plus ne pouvaient trouver refuge ailleurs. Nous ne sommes pas beaucoup plus malins qu'eux: notre cerveau et notre patrimoine génétique sont identiques aux leurs. Nous aussi sommes en train de saccager allègrement notre niche écologique : en scientifique conséquent, le géophysicien et ancien haut responsable du Cnes Lebeau rappelle le diagnostic bien connu sur l'épuisement des ressources et la saturation de l'espace vital, et en tire froidement cette conclusion logique: il est probable que le destin de l'espèce humaine se jouera au cours de ce siècle. Or sa tendance fondamentale est de « se constituer en groupes dotés d'une hiérarchie et qui s'opposent les uns aux autres pour les ressources et pour l'espace". On se souvient du mot de Bush: «Le mode de vie des Américains n'est pas négociable. " Cette pulsion ancienne, « ancrée dans les bases génétiques du comportement collectif", et menant évidemment au désastre, pourra-t-elle être contrebalancée parce que Lebeau appelle la « superstructure culturelle", cet acquis transmis d'une génération à la suivante par l'éducation, et qui peut influer sur les comportements collectifs ?
On pleure l'Europe; l'absence de rêve commun; le « capitalisme sans projet". En voilà un, de projet: éviter l'île de Pâques. Bonne année!

Jean-Luc Porquet