Johnny Cash – American V: A Hundred Highways



Johnny Cash ? De la c… country ? Ca y est, j’ai perdu 90% de mon lectorat. Zut. Bon, si vous pensez que la perspective de ne pas être lu va m’arrêter, vous n’y êtes pas du tout. Et puis, il est quatre heures et demie, il fait nuit, je dessaoule et je m’ennuie. Dont acte.

Déjà, replaçons les choses dans leur contexte. Johnny Cash. Grand homme de la country dans les années 50, signé sur le même label qu’Elvis, Jerry Lee, étouétou. Il connaîtra diverses périodes de gloire et d’oubli complet et paraîtra tour à tour comme un gars ultra hype ou un ringard fini tout juste bon à écumer les bouges infâmes du fin fond du cul des Etats-Unis aux yeux de ses compatriotes (parce que, il faut bien l’avouer, en dehors des States, la country, on s’en tamponnent un peu frénétiquement les joyeuses). Oui, c’est super résumé.
Sa dernière période de renommée, il la doit à Rick Rubin, plus connu en ces lieux pour son rôle de producteur pour Slayer, System of a Down et plus récemment Metallica. Mais si l’on doit se souvenir du gars Rubin pour une seule chose, ce sera bien pour avoir ressuscité Cash.
Pour lui, il produira les fameux American Recordings, principalement constitués de reprises choisies par Cash himself – mais aussi de quelques unes de ses propres compositions, et on ne rappellera jamais assez combien il était un grand songwriter – interprétées dans un habillage dépouillé, la guitare et la voix de l’homme en noir et quelques arrangement aussi judicieux que discrets.
Alors, je pourrais vous parler de Solitary Man (le troisième de la série American Recordings) ou The Man Comes Around (le IV), tous deux de superbes recueils de chansons parfaites ou Johnny reprend, en vrac, Hank Williams, Depeche Mode, Nick Cave (The Mercy Seat !), U2, Nine Inch Nails, etc… Toujours avec beaucoup de goût. Toujours des interprétations définitives (ou peu s’en faut).

Mais finalement, je suis là pour vous causer de A Hundred Highways. Parce que ce sont les ultimes enregistrements de Cash. Il est alors âgé de soixante et onze ans, malade, à quelques mois à peine de son rendez-vous avec la Grande Faucheuse, June Carter, sa femme adorée, est décédée quelque temps auparavant. C’est la fin et il le sait.
Sa voix, jadis grave, forte et virile… l’est en fait toujours. Mais marquée par la maladie, fatiguée aussi – soupirs résignés –, vulnérable. C’est juste bouleversant. Poignant. On pourrait regretter la voix de ses trente ans, mais en fait, il n’a jamais si bien chanté, avec tant d’émotion, sans débordements lacrymaux pourtant, toujours digne.
Sur le choix des chansons, rien à redire, c’est nickel. Peut-être y a-t-il simplement moins de gros succès potentiel et évident. On joue plus la carte du charme discret. Ca parle d’Amour (inconditionnel, impossible, révolu… bref sous toutes ses formes) et de bondieuseries. Encore quelques titres sur la prison et les prisonniers, les hors-la-loi que Cash aime tant. Et hop ! Douze chansons, pas une qui ne soit seulement bonne, sympathique, anodine, oubliable. Non. Uniquement de la petite perle, sublimé par l’écrin interprétatif.

On vous dira sûrement que les AR III & IV sont meilleurs, je ne suis pas de cette opinion. Pour une fois, j’irai contre l’avis éclairé de ZiGGy et vous affirmerai que ces autoroutes sont les plus belles, celles qui mènent vers la délivrance qui affranchit de la souffrance, quelle qu’elle soit. Pour la petite anecdote, j’ai comparé le disque, lors d’une discussion avec le sieur ZiG sus-nommé, au Requiem de Fauré, pour ce côté tranquille et apaisé.
Johnny Cash, l’homme en noir, signe là, peut-être pas son œuvre la plus aboutie, mais sûrement la plus marquante. En tout cas, en ce qui me concerne, elle touche la corde sensible.

20/20

Album de l’année 2006 (je m’avance peut-être, mais je ne vois pas qui pourrait faire mieux. Pas même Dylan.).

Je c/c ma chro pocienne.


Ce disque a du donner des maux d'estomac à pas mal de critiques. Quelle trahison ! Johnny Cash avait eu le bon goût de mourir après la sortie de The Man Comes Around, qui est sans doute à la fois la meilleure collection de chansons qu'il ait jamais réuni en studio, et le plus sépulcrale de ses albums (avec Bitter Tears que je trouve assez morbide). On pouvait donc considérer ce chef d'oeuvre comme son testament. Et voila que trois ans après sa mort nous vient comme par magie un dernier souffle, la pierre finale du fabuleux édifice de Cash chez American Recordings avec Rick Rubin. A Hundred Highways a été enregistré dans l'année qui sépare la sortie de The Man Comes Around de la mort du vieil homme, une année qui fut marquée par l'aggravation de sa maladie et de l'asthme qui handicapait sa voix, et la mort de sa femme adorée, June Carter. Et pourtant, c'est un disque plus mélodieux et plus gai, beaucoup moins sombre que son prédécesseur, qui vient nous surprendre. Comme si l'homme en noir avait réglé ses comptes et attendait la mort avec une tranquille résignation. C'est le nouveau testament ! Pour résumer les choses, on se limitera à deux éléments : la voix - marquée mais jamais moins belle qu'auparavant - et le choix de ballades aux refrains tenaces portées par la belle simplicité des arrangements à la discrète richesse (pas de rythme, que de la mélodie). En un souffle passent une douzaine d'airs parfaits, un choix de chansons où l'on a pas laissé de place à la médiocrité. Pas grand chose à dire de plus : c'est simple, c'est beau, c'est grand. Aussi sobre et classieux que l'homme en noir peut l'être.

Mon classement American Recordings :
1. American IV : The Man Comes Around (2002)
2. American III : Solitary Man (2000)
3. American V : A Hundred Highways (2006)
4. American II : Unchained (1996)
5. American I : American Recordings (1994)

A tout hasard, je récupérerais les quatre premiers à mon prochain passage chez moi : je ne les ai pas écouté depuis longtemps et ça mérite bien une écoute complète.


Et je compte bien sur Dylan pour faire mieux ! Si il retrouve le niveau de Time Out Of Mind (1997) et Oh Mercy (1989), ce qui n'est pas impossible, ça dépassera ce Cash.

J'ai écouté le volume 4, "The man comes around". Pourquoi celui là ? Tout simplement parce que la chanson éponyme sert de générique à "L'armée des morts" (le remake de "Zombies"). Oui je suis un intellectuel de bon goût.
Bref, comme les deux gars (Zig et Octopote) saoulaient tout le monde avec Cash je me suis lancé.

Quelle claque. Point de country sur ce Vol IV mais uen folk vaguement teintée et surtout pas d'instruments de tatas genre lap-steel / pedal steel / etc... Bref ça chouine pas. La garde meurt debout. Guitare folk, une note de piano gravissime de temps en temps. Une voix chaleureuse, grave, fatiguée, superbement mise en valeur par une très belle réverbe chaleureuse... Un phrasé limpide (c'est con à dire mais j'ai capté toutes les paroles dès la première écoute) et de l'émotion.
Un disque intimiste mais pas mièvre. C'est beau tout simplement.
Du coup je vais me pencher un peu mieux sur le dossier... en évitant les albums à pedal steel pour bouseux claqueur de talons.

De johnny Cash, je ne connais que son interprétation du dernier titre de l'album Zooropa de U2 ("The Wanderer") à ma connaissance.

Je déteste, proprement, c'est pas du tout mon truc. Ca part vraiment trop dans les graves au niveau du chant...
Enfin faut dire que le truc est totalement en contradiction avec l'album qui précède (à la base une sorte de pop teintée Electro beaucoup plus moderne dans l'idée), donc ça n'aide pas non plus...

Ya des chances pour que ses propres albums n'aient rien à voir et me plaisent plus?

Je ne pense pas.

Je connais simplement le best-of de ce grand monsieur. ( Il me semble que c'est lui qui a plus ou moins redonné ses lettres de noblesse au genre. Country, folk ? Je sais pas...) Sinon, y'a rien a dire, c'est vraiment de la musique passe partout, qui degage une certaine chaleur. Pas une musique de bouffeurs de fromage certes, mais Johnny cash c'est du tout bon, et je vais me pencher très vite sur cet album posthume...

Bon. Je dis que l'AR5 est mon album préféré de Cash. Mais je conseillerais plutôt de commencer par les III ou IV. Peut-être plus intenses. Mais de toute façon, c'est génial. Et ils sont effectivement très folk.
Pour la période country-rockabilly chez Sun, il y a une excellente compilation : Walking the Line - The Legendary Sun Recordings. 3 CD, 15 euros chez Amazon. Alors, c'est un peu 54 fois la même chanson, mais c'est tellement solide que cela ne gêne en rien.

C'est certainement l'un des titres (de ma connaissance) le moins representatif de l'oeuvre du chanteur. Faut croire que Bono l'a prit en otage pour chanter.
Au passage, ce morceau me fait fortement penser a du Marianne faithfull..

Il a repris One aussi, de U2. Evidemment, sa version enfonce facilement l'originale (qui est pourtant un des meilleurs trucs commis par la bande à Bono).

Il a repris One aussi, de U2. Evidemment, sa version enfonce facilement l'originale (qui est pourtant un des meilleurs trucs commis par la bande à Bono).

Le problème de la steel c'est que c'est un instrument assez subtil qui est utilisé par des gens qui ont voulu sortir de la guitare à 6 cordes, qu'ils considèrent comme trop basique et sommaire. C'est sûr quand on entend Mark Knopfler ou d'autres stars guitaristes de même culture rock la guitare à 6 cordes s'exprime totalement.
Je crains que la structure musicale du Hard Metal Rock n'ait jamais besoin de pédal steel sauf pour l'utiliser comme la guitare dans des expressions très standards comme la distorsion et d'autres effets agressifs en slide que l'on peut obtenir avec une 6 cordes.
Ça fait bien d'avoir une steel sur scène mais est-ce vraiment utile?
On parle souvent de cette question dans les forums de steel guitar. Et en dehors de la musique de variété, le jazz, le country rock, voire le classique ou la musique de film, on peine à imaginer une pedal steel dans des domaines musicaux très marqués comme le hard rock.
Je n'ai pas une grande culture de Rock mais toute la musique hard metal que j'ai pu entendre est basée sur des guitares avec distorsion, des vocaux plutôt hurlants et des percussions très présentes, et j'ai du mal à imaginer une pédal steel dans cette ambiance . On peut cependant imaginer que les groupes de métal rock puissent inviter tel ou tel steeler pour tel ou tel morceau de leur répertoire qui sort du style habituel.
Une nouvelle vedette de cet engin diabolique nécessitant deux cerveaux, Robert Randolph, essaie bien d'être original mais c'est du Funk...
( http://www.wegofunk.com/Robert-Randolph ... _a117.html
Pour les curieux il y a des extraits sur Amazone. Lien en bas de page.)

Je remets pour exemple cette vidéo d'une des vedettes les plus délicates et efféminées du Hard.
Je ne manquerai pas de poster d'autres liens au fur et à mesure de mes recherches.

http://www.youtube.com/watch?v=dm88c-NOdek

D'autres toutes petites Chochottes du Space Rock qui aiment les chouinements de la pedalsteel guitar:

http://www.youtube.com/watch?v=mUxKgtFHDo8 ( vers la 5eme minute particulièrement )

http://www.youtube.com/watch?v=01SezSxn17E ( toute l'intro )

à suivre...

Cette remarque fort pertinente méritait réflexion.
Effectivement la country est accompagnée de danses de "bouseux claqueurs de talons", il s'entend bien évidemment que par "bouseux" tu veux dire " solidement ancrés à la terre" par opposition à "trémoussements de citadins sur trottoirs crottés de déjections canines"... Sachant que les premiers nourrissent les second et que l'un sans l'autre ne seraient rien et n'auraient aucune chance de survie sur notre belle planète toute empreinte d'amour et de fraternité...

Très bien vu.

L'origine de la musique country (musique du pays) puise directement ses racines dans tout le patrimoine culturel emporté dans les bagages des immigrants de la vieille Europe vers l'Amérique.
On y retrouve tous les exemples de danses de salon (donc des nobles) mélangés aux danses traditionnelles campagnardes (musique du pays).
La danse en ligne, parent direct du menuet. La "square dance", petite fille de la polka et de la bourrée.
Tout ceci en un "melting pot" qui caractérise si bien la culture toute fraîche de nos voisins d'outre atlantique.

Pour ce qui est de la pedalsteel ou de la slide se sont les descendants directs du Ukulélé polynésien apporté par les travailleurs des îles "réquisitionnés" après l'abolition de l'esclavage des noirs, (qui avaient eux même pris dans leur bagages le banjo).

Bien sûr le côté :
"- Ein! Zwei! Drei! ©® USA.On fait tous la même chose. T'as vu mon beau cul moulé dans le jean, mes belles bottes et mon beau Stetson…" peut agacer.
Il descend pourtant en droite ligne des danses espagnoles arrivées un peu plus tardivement en Amérique avec les émigrants ibériques.
Cependant il est, je pense, l'expression d'un besoin de retrouver la convivialité de la danse en groupe complètement disparue de nos jours. Personnellement je n'adhère pas du tout à ce type de sport, tout en en reconnaissant la difficulté et la performance physique. (Je ressors plus vidée d'une square dance que d'un bon vieux rock).

En y réfléchissant chaque type de musique a son expression corporelle. Toutes aussi convenues les unes que les autres.
Dans le métal nous descendons dans la fosse, "pogotons", "headbanguons", levons le poing en faisant le même signe. Tous sur le même rythme.

Important ce mot. Ensemble.

Certes je t'accorde volontier que chaque culture musicale possède son lot de tarés: l'hidalgo prétentieux et macho espagnol, le cow-boy "m'as-tu-vu j'ai des beaux éperons qui claquent" ou le roquet hargneux vindicatif métallique "je chie à la face du monde et fuck you all"(mais en groupe hein… faut pas déconner non plus.)

"Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines."

C'est beau la nature. C'est une belle mécanique, cyclique et prévisible.

Oui, les mouches sont de charmantes petites bêtes.
La plupart sont utiles: pour la pollinisation, la transformation des déchets organiques en humus, elles font disparaître charognes et ordures, certaines combattent des insectes nuisibles, interviennent dans le processus de vinification.
Sans parler de leur rôle clé dans la chaîne biologique; sans mouches, pas d’oiseau, ni de poissons qui sont friands d’insectes.

Sur ce charmant échange, je vous recommande chaudement de vous ignorer cordialement, comme à la bonne époque.

Pas de problème Chipstouille.
Le patron du chalutier ayant implicitement reconnu la provoc'. pour ma part le sujet pêche est clos.
Ravie qu'un sujet sur Johnny Cash m'ait permis de parler de la pedalsteel guitar et de la country music.

Petite publicité en passant pour le festival dont je suis une des co-fondateurs et historiquement parlant la première présidente de l'association le gérant depuis 1998: http://www.realcroche.com/

Et écoutez Johnny Cash. C'est bien!

Larus ridibundus.

Bon, et quand est ce que quelqu'un parle de Johnny Cash ?