Pas grand connaisseur de Univers Zero, mais du groupe belge Heresie m'avait fait forte impression. Qualifié par la presse musicale à sa sortie en 1979 de disque le plus sombre de tous les temps. Ceux du Dehors aussi vaut le coup, par contre c'est vachement particulier et sûrement ce qui se fait de moins accessible et de plus avant-gardiste en matière de prog. ça sonne comme un petit ensemble acoustique (cordes, cuivres, bois) jouant de la musique classique plutôt contemporaine (type Stravinsky) accompagné d'une instrumentation rock (basse, batterie, guitare).

Peut-être que je devrais creuser la chose, mais honnêtement c'est une musique assez difficile, faut bien être dans le bain...





LAZULI – Tant Que L'Herbe Est Grasse – 2014

Avec Tant Que L'Herbe Est Grasse, le groupe confirme une fois de plus qu'il est un des fleurons du Rock Prog hexagonal. Au gré du temps LAZULI a développé ses singularités, peaufiné un univers très personnel, intimiste, paré d’une certaine emphase. Le phrasé et les intonations du chant concourent pour beaucoup à donner ce ton d’exception. Et rares sont les paroles où l'intelligence se le dispute à la poésie. LAZULI tisse des histoires, explore des sujets, avec une finesse qu’on ne peut que tenir en estime. Bravo !

J'ai commencé à réécouter la discographie de Marillion, période H pour le moment, j'ai déjà écouté Anoraknophobia, Marbles, This Strange Engine, Sounds, Afraid Of Sunlight et Radiation.

J'aime toujours autant Anoraknophobia qui arrivait après deux disques plus faibles, Quartz, When I meet God, 21th century et Between you and me me font toujours autant planer.
J'aime presque tout Strange Engine, seule Memory est un peu en deçà, pour le reste quel bonheur ce disque.
Marbles, rien a rajouter c'est un chef d’œuvre complet, Radiation est faible mais je viens d'acheter la version 2013 remixée, on verra si avec un meilleur son ça passera mieux. Afraid est mon premier Marillion et je l'aime toujours autant!
Sounds enfin, le petit dernier, est assez exigeant, mais rien que pour Gaza et Montreal j'adhère bien, son côté intimiste est parfois difficile.

A suivre Somewhere Else, .Com et Happiness!

Somewhere Else, y'a 4 ou 5 titres vraiment bons dessus. Dommage qu'ils y ait d'immondes pleurnicheries dont est coutumier H depuis 10 ans au moins ; le dernier titre acoustique est une caricature dans le genre. J'ai oublié le titre, mais c'est une cata, un des pires titres de Marillion avec Most Toys aussi qui est vraiment faible.
Marillion.com est clairement le plus faible. Holidays In Eden ne vieillit pas super bien non plus, la vache, ces guitares "à la U2", ça a sacrément pris un coup de vieux, idem pour les synthés.
Radiation est cool je trouve, j'aime ce côté rock "cool" et décontracté, et côté ballades y'a de sacrées perles dessus. La version remixée, curieux de voir ce que ça donne.

Oui Radiation a de bonnes choses c'est vrai, quand je disais faible je le disais à cause de cette production que je trouve vraiment médiocre, d'où mon achat de cette version 2013, c'est rare que Marillion fasse cette démarche quand même.
Faut que je ressorte Holidays et Seasons après, ça fait super longtemps que je ne les ai pas ressorti et j'ai peur en effet que les deux aient pris de l'âge. Après je retenterais Brave, ça fait 15 ans que j'ai du mal avec ce disque, le déclic finira bien par arriver!

Ouais je sais que H fait trop souvent dans le pathos un peu pleurnichard mais il a ce charme qui souvent fait passer le tout comme une lettre à la poste!

Après je me ressors mes Marillion Fish, c'est toujours un plaisir j'avoue

Season's End aussi a vieilli, batterie et synthés surtout, les guitares "cristallines" également, enfin tout. Mais les compos restent très bonnes. Même chose pour le 1er album solo de Fish, qui a mal vieilli pour le son, mais dont les compos sont souvent excellentes. Je me dis toujours que si Marillion d'un côté et Fish de l'autre avaient conjugués leur force pour un 5ème album (Season's End + Vigil), ça aurait fait un sacré album.
Brave a vieilli, mais dans un autre genre, il est très marqué "années 90", mais je l'écoute toujours avec le même plaisir, mon Marillion préféré avec H, sans problème.

Sur les remasters de Clutching il y a les titres qui auraient du faire la base du 5ème album avec Fish et si on met ça bout à bout avec Vigil c'est vrai que l'on aurait sans doute eu un petit chef d’œuvre. Faut aussi en causant de Fish que je choppe son dernier disque et j'irais sans doute le voir à Compiègne en Novembre, je ne l'ai jamais vu encore

Je finis Holidays In Eden et c'est vrai que ça a vieillit tout ça, il commence bien avec Spintering Heart mais après c'est un peu la débandade, je ne l'avais pas écouté depuis un bail et le côté U2 ne leur va vraiment pas du tout. Et ouais ce son sonne terriblement passé, en fait je ne garde que la 1ère et la dernière, 100 Nights et la reprise de Sympathy de Rare Birds sur le cd bonus

Heu, non, c'est un massacre.
Ca ferait passer Kings of Metal MMXIV pour une réussite artistique.

Ce que je trouve être un massacre c'est les nouvelles chansons, fades, presque variét'. Pour moi les vieilles ont été bien traitées.

Quelques morceaux pour se rappeler Schultz.

https://soundcloud.com/boblaclinik/sets ... eme-siecle

https://soundcloud.com/boblaclinik/sets ... e-proximit

40 ans après des dizaines et des dizaines d’écoutes, connaissant la trame par cœur, je découvre encore des choses dans ces albums… J’en suis imprégné jusqu’à la moelle et jusqu’à la fin des temps, ils représentent pour moi la quintessence même du Rock Prog (surtout Selling d’ailleurs), le summum du genre.

Ma chronique sur le site Chromatique :

Tim BOWNESS – Abandoned Dancehall Dreams – 2014

Tim Bowness a élaboré avec No-Man, entre 1993 et 2008, six albums franchement recommandables. Steven Wilson, un autre membre de ce groupe, prend en charge le mixage d’Abandoned Dancehall Dreams et y participe en tant que multi-instrumentiste. Une telle conjoncture s’est naturellement révélée favorable à la présence de quelques musiciens de No-Man et d'invités de prestige tels que Pat Mastelotto à la batterie (King Crimson) et Colin Edwin à la basse (Porcupine Tree). Cela dit, il est aussi impératif de savoir que le citoyen Bowness a à son actif une œuvre magnifique, l’extrêmement mélancolique Memories of Machines, où l’on retrouve par exemple Robert Fripp et Peter Hammill... Rien que ça.

Tim, depuis l’origine, fabrique une musique intimiste, soignée, d'une intensité émotionnelle insolite. Sa voix, tendre et presque irréelle, participe énormément à l'aspect atmosphérique de ses ritournelles. Il murmure les mots plus qu'il ne les chante. Cependant il peut surprendre, prendre à contre-pied, brouiller les pistes. Et ne s’en prive guère, dès « The Warm-up Man Forever », un titre soumis à un rythme tribal inhabituel, une basse grondante, une ardeur permanente, encore accentuée par un solo torturé. « Smiler At 50 » change la donne en revenant à un tempo plus lent. Cependant, s'il s'égrène sous la houlette d'un duo piano / violon d'un romantisme magnétique, il se termine dans une envolée épique et sinistre. Il n'empêche, il est nécessaire d'apprécier les ambiances apaisantes, la nostalgie tranquille, parce que globalement cet album évolue dans la quiétude, peuplé de voix en échos, de claviers lointains, d'arpèges légers (« Songs Of Distant Summers », « Smiler At 52 », « I Fought Against The South »…). Malgré cela, chaque morceau apporte sa propre marque, comme « Waterfoot », empreint d’un zeste d’espoir imprévisible, ou le superbe solo à la Guthrie Govan de « Dancing For You ». L’album se clôt sur une formule obsédante, avec percussions, guitare un brin dissonante, climat étrange…

Abandonned Dancehall Dreams est à l'image de sa pochette, quelque peu désuet, à la fois artistique et kitch, néanmoins, il en émane un charme irrésistible. Merci, Tim, pour ce moment rare et enchanteur.

Dans la série "Déceptions" :

ANATHEMA – Distant Satelittes – 2014

ANATHEMA fabrique sa musique selon une recette qui tient presque du rituel. Un arpège répétitif, un tempo souvent assez élevé, un chant plus lent, une intensité qui ne cesse de croître. Distant Satellites, s'il perpétue cet usage, est hélas à peu d'exceptions près d'une trivialité affligeante... A tel point qu'il est inutile de s'appesantir dans une décortication stérile, une grande partie de ce qui aurait pu être tellement bien dans ce disque existe déjà en mieux dans Weather Systems. Pas mauvais en soi, mais quelque part tellement déçevant... Snif.

Yep, ils ont clairement décidé de réutiliser la formule magique, avec plus ou moins de bonheur.