Ils ne sont pas la nourriture, c'est bien là une des carences du film... Nous expliquer les enjeux de cette société souterraine.

Pas vraiment besoin de bouleverser le film pour comprendre que si le seul mec présent à NY depuis près de trois ans (ça fait en tout cas un moment qu'il est seul vu son état mental) se barre, ça change pas grand chose à la chaine alimentaire. Malgré les défauts de cette daube, on comprend bien que la motivation de la poursuite est sociale, pas biologique. L'élément est là, c'est jusque rien n'en est fait.

Et ils ont fait comment pour manger pendant tout ce temps avec un clébard et un mec dans toute la ville ?

On sait pas ce qu'ils bouffent, on sait pas comment ils fonctionnent etc...

ça se trouve ils se nourrissent de disques de Judas Priest et d'eau fraiche, on ne sait jamais...

Pour l'anecdote, fernando Ribeiro (Moonspell) a été en charge de la traduction d I am legend en portuguais.

Y en a qui cumulent des jobs pas degueux

Du livre, pas du film (détail, certes, mais qui a son importance ).

C'est quand meme vachement plus classe

Ca laisse supposer que Moonspell ne vit pas de sa musique, je ne pensais pas.

Y a pas beaucoup de groupes hard / metal qui vivent de leur zique. Les plus "aisés" sont ceux qui vendent beaucoup dans leur propre pays (à supposer qu'il soit assez grand pour que "beaucoup" veuille dire quelque chose). Des groupes comme Gamma Ray ou Blind G vivent de leur zique. Pas sûr que ce soit le cas de Destruction par exemple (je prends l'exemple de l'Allemagne parce que c'est le plus "gros" pays en terme de metal en Europe). Des groupes comme Axxis n'en vivent pas.
Aucun groupe jap ne doit vivre de sa zique (à vue de nez). Pareil pour les groupes finlandais ou suédois à part ceux qui cartonnent vraiment à l'étranger (genre Nightwish ou Europe).
Aux USA je pense qu'aucun groupe metal pas néo ne vit de sa zique (je pense aux thrashers ou aux mecs qui jouent du death). Reste des groupes "intermédiaires" comme Iced Earth qui s'en sortent. Et encore. Shafer s'en sort. Pas sûr pour les autres membres du groupe.
D'où l'intérêt d'acheter les disques de ces gars et de pas se contenter de DL quand on les apprécie.
Le plus gros bénéfs de ce type de groupe c'est le merchandising, le fric des tournées elles même finançant la plupart du temps les frais techniques, le transport et les techniciens.

Pour Destruction, Schmier tient un restau dans une petite ville d'allemagne, j'avais lut ça dans un rock hard...

Je sais que beaucoup de metalleux ne vivent pas de leur musique, mais je pensais que Moonspell vendait pas mal, mais effectivement, le portugal n'ets peut-être pas un marché suffisament important pour eux.

Dans le dernier Rock Hard ils expliquent justement qu'ils vendent assez peu depuis leur début, le Portugal étant assez fermé au genre (ça doit être proportionnel à la France je pense). L'album précédent a atteint l'or chez eux et ils n'en revenaient pas. Mais bon, l'or, ici, c'est 50.000 alors au Portugal ça doit pas péter loin.

Pas besoin de ne pas gagner sa vie de son groupe pour faire autre chose à côté, pas dit que ça soit le cas de Moonspell (encore que ça ne serait pas forcément étonnant), mais Bruce qui joue le pilote de ligne, ce n'est pas parce que Maiden ne lui paye pas sa vie

Concernant DESTRUCTION, Schmier a revendu son restau en 2005 pour se consacrer à la musique à 100%.

Depuis, il vit tout juste de son art en tournant non-stop et en multipliant les projets (rien que cette année, il nous pond un album de DESTRUCTION, un nouveau HEADHUNTER, a participé à BASSINVADERS et a guesté chez PERZONAL WAR).

Après ça dépend aussi du mode de vie. 3 pensions alimentaires, des rails de coke réguliers et un penthouse à LA ça nécessite pas le même revenu qu'un 3 pièces à Lisbonne.

Exact, on connait pas le train de vie de ribeiro...

Il a peut etre cette activité depuis un moment et pourrait vivre sans (vu le niveau de vie nécessaire au portugal). Mais quand tu es zicos, t as du temps libre, et ça met du beurre dans les spinach !

C'est une discussion très intéressante, le train de vie des zicos de hard, et il est clair que les gens se font beaucoup d'idées préconçues à ce sujet (pleins de thunes etc...) alors que non, le hard n'est pas du tout un créneau commercialement vendeur. Déjà en France c'est difficile voir impossible de jouer dans les bars avec ce style de zic et les labels metal sont plutôt petits et spécialisés dans le hard.

En France, là comme ça, je vois pas un groupe de hard qui doit vivre de sa musique ou bien ils sont intermittents mais il faut faire beaucoup de concerts pour toucher les assedics. (j'ai pu le chiffre en tête mais je crois que c'est 150-200 concerts par an). En gratte instru, je connais beaucoup de gratteux qui sortent des albums mais en fait souvent ce sont des profs dans des écoles de musique en parallèle.
En hard à ma connaissance il n'y a que Rondat en hard instru qui vit de sa musique et encore il fait pas mal de séminaires au CMCN de Nancy ou des articles pedago pour les mag de gratte histoire de rentrer un peu de money.

Autre sujet y'a des avantages actuellement: il est tout a fait possible de faire des auto-production de qualité en enregistrant à la maison avec de la MAO. Donc coût de studio zéro.
Sinon y'a pas mal d'artistes qui ont une carrière "internet"(qui se font connaitre ou qui vendent via internet)

Sinon j'avais lu dans une interview que le leader d'Immortal était boucher en parallèle!

Pour monter un dossier d'intermittent en France il fait faire 43 cachets sur 12 mois la première année, et sur 10 les années suivantes. On est donc loin des 200 concerts dont tu parles !
Evidemment 95% des bars ne font pas de déclarations, ou alors pour des petits cachets (ça veut donc dire petite formation, solo ou duo par exemple). Pour avoir des déclas faut trouver des festivals, des concerts organisés par des municipalités par ex. (ou autres), des "animations" culturelles, etc.

Pour n'importe quel musicien il est relativement facile d'atteindre les 43 cachets. Evidemment si on se limite à ses compos metal, faut pas y compter. La plupart des zicos cumulent plusieurs projets pour s'en sortir (voire vivre mieux que la plupart d'entre nous selon leur niveau d'organisation) : un groupe "solide" de reprises ou ayant un répertoire "vendable" (chanson française acoustique, blues, jazz manouche, variété / pop, orchestre de bal) qui permet de trouver pas mal de dates (notamment lors des saisons estivales), et éventuellement un projet perso qui ramène que dalle à court terme.

Pour mettre du beurre dans les épinards il y a les cours (mais a priori c'est une revenu salarié, pas de cachets possible pour le dossier d'intermittence sauf magouille), les "clinics" pour les mecs qui ont un gros niveau (genre Rondat effectivement) et qui sont souvent "endorsés" par une marque, les sessions de studio (même à petit niveau il y a quelques plans pour ça, mais faut être dans les meilleurs de son coin évidemment, et surtout le plus polyvalent possible).

Les intermittents se plaignent beaucoup mais il faut "trier". Tous les intermittents ne font pas le même boulot, et certains galèrent plus que d'autres. Les musiciens sont les moins à plaindre. Les possibilités offertes sont finalement assez nombreuses pour qui veut vivre de la musique correctement (1300-1500 euros net mensuel). Plus dur pour les techniciens (beaucoup plus fatigant aussi).
Le plus dur reste les gens du théâtre (les acteurs notamment) : le temps de préparation d'une pièce ou d'un spectacle est très long (et pendant ce temps là, pas de fric qui tombe) pour un nombre de représentations incertain. En outre le théâtre ne se vend pas très bien (lieu spécifique, public pas forcément très demandeur au départ, etc.) C'est aussi pour ça que dans ce domaine il y a pas mal de troupes "de rue" qui se montent et fonctionnent plus comme les musiciens : infrastructure légère, souplesse, cachet moindre, potentiel de jouer un peu partout, etc.

Je sais pas où tu as trouvé ta source, concernant le nombre de concerts pour avoir les indemnités chômage:
Sur le net j'ai trouvé ça:

"Les annexes 8 et 10 de la convention de l'assurance chômage établissent les règles concernant les indemnités de chômage pour les intermittents du spectacle. L'annexe 8 concerne les ouvriers et techniciens de l'édition d'enregistrement sonore, de la production cinématographique et audiovisuelle, de la radio, de la diffusion et du spectacle vivant. L'annexe 10 concerne les artistes du spectacle : comédiens, musiciens, danseurs...
Pour bénéficier des indemnités de chômage (octroyées par l'Assedic), qui est une Caisse Interprofessionnelle de Solidarité, l'intermittent doit justifier un certain nombre d'heures au minimum dans une période donnée (actuellement — au 1er janvier 2006 —, il faut avoir travaillé 507 heures ou plus au cours des 319 derniers jours pour les artistes, 304 jours pour les ouvriers ou les techniciens, soit 10 mois environ). "

507 heures ca fait pas mal de concerts quand même, et nettement plus de 43.

il parle pas de concerts, mais des cachets, tu es pas payé à chaque concert que tu peux faire.

@ Mick : 507 heures = environ 43 cachets de 12 heures (durée courante des cachets, ça tombe à 8h à partir d'un certain nombre de journées d'affilé il me semble).

319 jours = 10 mois


@ Rem : En effet, un zicos qui se débrouille bien, sait gérer sa carrière et à un bon sens de la communication (bref, pas un mec qui compose du black metal dans sa cave au milieu des rats) peut très bien vivre.

Sur Paris je dirais même que c'est assez facile... J'ai croisé des petits trios à cordes sans prétention, des vieux briscards de jazz manouche ou des branchouilles d'electro variet. Tous sans exception vivent de leur musique, et aucun ne donnait de cours.
La branche évènementiel est la principale source de leurs revenus.
Et leurs cachets allaient de 150 à 500€, avec pour certains une vingtaine de cachets par mois.

J'imagine qu'en province c'est loin d'être aussi facile.

Les techos ne sont pas si mal lotis, souvent affiliés à plusieurs employés, si ils ne rechignent pas au boulot ils peuvent très bien en vivre. Par contre faut pouvoir se taper les tournées des plages en été ou les déplacements à l'étranger. Et un boulot globalement merdique. Mais certains touchent 3000 à 4000 les meilleurs mois.
Roadies par contre ça pue comme statut.