Grip Inc. - Incorporated (2004)
Quatrième album et quatrième tuerie. Grip Inc., pour les incultes, c'est le groupe qu'a monté Dave Lombardo après son départ de Slayer. Mais si c'était le projet de Lombardo sur le premier album (et commercialement c'est intéressant), depuis longtemps il est devenu un
vrai groupe avec une identité propre. Ceci est certainement dû au fait que les protagonistes viennent tous de pays et de genres musicaux différents.
Certes Lombardo est un véritable touche-à-tout, mais c'est sa frappe "thrashesque" qui prime dans Grip Inc., même s'il sait faire preuve d'une retenue et d'un feeling sur certains morceaux, montrant par là même la polyvalence dont il est capable. A ses côtés, on trouve le
punk britannique Gus Chambers au chant (qui a rejoint le groupe allemand Squealer après le décès du boss d'AFM Records et chanteur Andy Allendorfer) et le guitariste-producteur (pour Lacuna Coil ou Moonspell) Waldemar Sorychta.
Le groupe se nourrit évidemment des influences Thrash de nos trois compères mais ne se limite pas à singer Slayer pour autant. Eh oui, le mot est lancé. Non, Grip Inc. n'est pas un clône de Slayer ! Oui, il fait preuve d'une inspiration allant au-delà du Thrash ! Preuve en est ce monstre de finesse
Enemy Mind, le titre le plus dingue de l'album ou quand le Flamenco rencontre le Thrash ou encore quand les guitares virevoltantes de Sorychta rencontrent la batterie monstreuse de précisions de Lombardo. Ces deux-là nous avaient fait le coup sur le précédent album,
Solidify, avec l'instrumental Bug Juice. Mais le chant de Chambers ajoute puissance et mélodie. Vraiment superbe !
Autre exemple,
(Built To) Resist avec en guest Eicca Toppinen d'Apocalyptica. Il apporte un aspect sombre qui sied parfaitement à ce titre puissant et profond. Bien sur, le groupe est Thrash dans l'esprit comme sur ce
Skin Trade jouissif à souhait où on retrouve le bon coup de baguette de l'ami Lombardo. La réussite est totale quand le groupe nous gratifie d'un mix entre Thrash old-school et innovation signée Gemey comme sur le titre d'ouverture,
Curse (Of The Cloth) avec ce petit interlude à la guitare sèche. La suite est assez dingue avec un solo mélodique et d'une agressivité folle.
On a droit aussi à des titres plus lents comme ce
Prophecy aux sonorités limite Indus. Autre exemple le titre final
Man with NO Insides très lent, très power et surtout très inquiétant. Avec un couplet où Chambers est accompagné de la batterie, de guitares au son distordu et des claviers terrifiants. Le refrain s'exerce comme une Catharsis où notre groupe exulte sa haine (putain faut entendre le Chambers s'époumonner).
En plus de ça, le son (sorti du Woodhouse Studio) est énorme, d'une lourdeur infinie. Bref, on a encore un album plus que réussi de la part du combo qui se permet de repousser les limites du Thrash et de se nourrir d'influences bienvenues. Un must en somme.