TRUT - Ni Dieu Ni Maître (2000)
Ce matin au taf, en passant aux chiottes, mon esprit rebelle est revenu au galop à tel point que m'est monté à la tête Répression (la chanson "elle est entrée dans ton vocabulaire, comme un coup qui t'arriverait par derrière..." tout ça). Bref ce soir, je me suis dit "j'vé m'faire du Trust !". Et à l'instinct j'ai décidé de me refaire ce dernier album du "groupe". Surtout qu'il est décrié...
A sa sortie, je l'ai bien apprécié. Evidemment c'était plus rock que Europe Et Haine et moi je voulais que ça saigne. Et puis au fur des mois (et des années) je l'ai bien moins apprécié ou plutôt disons que je ne pensais jamais à l'écouter (c'est un signe). Bref je le ressors sans a priori perceptible.
Le truc qui m'a de suite heurté, c'est le son. Putain c'est ça le retour au son rock tant promis à l'époque. J'augmente le volume... Non pas plus de couilles (en référence au Paris By Night) et la batterie sonne rikiki, pas mauvaise, mais j'aime bien les caisses claires qui crachent. Et puis le son de la guitare est très compressé, dommage il y a de bonnes rythmiques (genre
Maréchal).
Les morceaux rock manquent donc vraiment de puissance, c'est con, car sans être un retour aux années 80, ils pouvaient bien arracher (Manque de trop par exemple). Il y en a des réussis comme
Chair et Honneur qui a un sacré refrain et un putain de solo. Mais, je crois que ce qui est le plus réussi et qui n'a pas assez été "vendu" c'est l'originalité du disque. Europe et Haine avait un feeling clairement bluesy, ici il y a des sons plus modernes (comme sur le raté Pensées et pourtant les grattes sont cool). Il y a quand même des réussites (par exemple le Révolutionnaire) avec un Nono qui joue autrement, moins de riff à l'attaque. Une exceptionnelle c'est la "gainsbourienne"
Dieu est conservateur, le diable est libéral. Bernie y est au top.
En parlant du brave Bernie, ses textes suivent la même tendance que sur Europe et Haine, à savoir un propos toujours engagé mais moins direct. Il maitrise aussi bien l'ironie et l'humour comme sur le léger
Môrice ou sur
Edouard (excellente chanson au passage). Nono est lui aussi excellent, d'une part parce qu'il sait pondre encore de bons riffs (même si mal mis en valeur) et sait en outre expérimenté. Faut dire qu'il est bien aidé par un très doué David Jacob qui apporte un peu de fraicheur à l'ensemble.
Bref un dernier disque en demi-teinte, plein de bonnes intentions (qui réussissent parfois, d'autres fois non). Il ne mérite certainement pas toutes les critiques qu'il a connu, mais c'est clair qu'il n'est pas le plus marquant de la carrière du groupe. Je trouve finalement qu'il vieilli moins bien qu'Europe et Haine qui ne fait pas tâche dans la discographie du groupe.