Je l'ai complètement refaite pour www.musicwaves.fr l'originale est là
http://metalive.yellis.net/HNH/viewtopic.php?t=4686
Et voici la nouvelle, avec du recul et mon avis n'a pas changé
Avec son précèdent album, Dance of death, sorti en 2003, Iron Maiden avait provoqué pas mal de polémiques parmi ses fans en proposant finalement son disque le plus controversé au côté de No Prayer for the Dying.
Car après un accueil plutôt chaleureux, le disque avait finit par trouver pas mal de détracteurs, notamment en raison de plusieurs titres moyens et d’un son qui manquait parfois un peu de pêche.
Et au moment de découvrir ce nouveau disque, on peux se demander si Maiden a encore quelque chose à dire après tant d’albums et d’années de carrière, le groupe n’a déjà plus rien à prouver tant il a conquis de sommets.
Et finalement, c’est avec une certaine anxiété que l’on a pu attendre ce 14ème album, en effet Maiden sera-t-il capable de rester au sommet de son art et même pourra-t-il faire oublier les quelques défauts de Dance of Death.
C’est surtout le fait de voir le groupe réaliser cet album si rapidement qui aurait pu inquiéter.
En effet il s’est écoulé à peine un an entre la fin de la tournée Early years en août 2005 et la sortie de l’album en août 2006.
Et pourtant Maiden va réussir à sortir l’un de ses tout meilleurs disques depuis des années, avec cette fois ci enfin, guère de temps morts ou de titres plus faibles en remplissage.
A une seule exception, les 10 pistes ont été composés à plusieurs, preuve de la complicité entre les membres du groupe, même si cette fois Nicko McBrain n’a pas pris part à la composition ce qui n’est peut être pas forcément une mauvaise chose.
Et le résultat de ce travail donne un disque profond et équilibré, produit une fois de plus par Kévin Shirley, d’une tonalité assez sombre une fois de plus, le thème de la guerre et de la mort étant une fois de plus largement à l’honneur.
Musicalement, le groupe exploite complètement sa facette progressive, la mêlant habilement à son heavy métal, les râleurs pourront dire que le groupe a perdu sa rage d’entant, mais avec l’âge et les années, il est logique qu’Iron Maiden soit un peu plus posé.
Le seul petit point négatif vient encore de la production, car même si le son rend bien justice à chaque membre du groupe, il est assez faible une fois de plus et force à pas mal pousser le niveau sonore, ce qui est assez gênant pour un groupe de cette ampleur.
Hormis cela, c’est un sans faute que le groupe réalise avec A Matter of life and death, chaque titre mérite le détour, rien ne semble avoir été laissé au hasard ni fait trop rapidement dans cet édifice majestueux et très homogène.
Le disque commence de manière très classique pour le groupe avec le single habituel, le titre qui va ouvrir les concerts, assez court et bien heavy en règle générale.
Different world s’inscrit en effet dans une longue tradition qui a démarré avec Running free pour continuer avec Be quick or be dead, Man on the edge, Aces high ou plus récemment Wildest dreams et The wicker man.
Et Different world est une belle réussite avec des passages de guitares très inspirés d’Adrian Smith, c’est en tout cas le titre idéal pour lancer le disque même si hormis sur certains riffs de guitare, il y a peu de surprises.
C’est ensuite que le disque prend toute son ampleur avec nombre de titres épiques, aux frontières du progressif une fois de plus.
Ce sont en effet pas moins de 7 titres sur les 9 restant qui embrassent ce format, mais sans que aucun ne sonne identique à un autre.
Il y a déjà deux titres épiques dans la grande tradition Maiden avec d’abord le formidable For the greater good of god.
Steve Harris, qui signe ce titre, retrouve un de ses sujets favoris, la religion, pour un titre à tiroirs avec une lente introduction sur laquelle Bruce Dickinson chante d’une manière très douce et quasi méconnaissable. Il y a ensuite un avec un refrain qui arrive tard dans le titre absolument imparable et très épique et une partie musicale très variée.
La partie instrumentale du titre est en effet d’une qualité énorme avec une intro à la basse dont Steve Harris a le secret puis dans la deuxième partie du titre on trouve nombre de soli de grande classe et de nouveau ce côté épique qui rappelle The Clansman ou Blood Brothers.
L’autre titre est The longest day qui traite, sur des paroles de Dickinson et comme son nom l’évoque, du débarquement de Normandie en juin 1944.
Et ce titre est grandiose, l’impression de revivre, le débarquement dés le riff d’entrée et les vocaux est très forte avec une lente montée en puissance musicale et surtout un refrain qui évoque l’avancée des soldats.
On trouve aussi de longues pièces musicales ou l’aspect progressif est ainsi largement exploité.
On pensera à Brighter than a thousand suns qui reprend le thème de la bombe atomique comme 2 minutes to midnight et qui est un excellent titre à tiroirs à la fois tout en nuance et en puissance avec un bon refrain d’abord quasiment chuchoté comme pour mieux exploser ensuite.
Il y a ensuite le premier single de l’album, The reincarnation of Benjamin Breeg, et si ce choix pour single est un peu étrange de prime abord, on le comprend mieux tant le titre se bonifie et se redécouvre avec les écoutes.
C’est un titre assez lent et heavy dans son ensemble, encore une fois assez complexe avec pas mal de changements de rythme et un aspect très mélancolique de par ses paroles autobiographiques de Steve Harris.
Il y a encore These colours don’t run, autre titre sur la guerre et ses conséquences, ainsi que sur la fidélité au drapeau. Le titre est un peu plus heavy que les deux précédents mais a également une structure musicale
assez complexe dans sa deuxième partie avec encore nombre de soli de qualité et une fin lente très prenante.
Outre ces titres épiques, on trouve deux titres plus courts, The Pilgrim et Out the shadow. Cette dernière écrite en partie par Dickinson rappelle fortement ce que l’homme a pu faire en solo dans les années 90.
C’est en tout cas une belle power ballade qui rappelle un peu Prodigal Son ou Wasting love.
The Pilgrim retrouve lui quelques sonorités celtiques et même orientales, c’est un titre efficace et très entraînant avec une excellente prestation de Bruce Dickinson.
Avec son 14ème album, Iron Maiden a donc prouvé qu’on pouvait encore progresser et ne pas rester endormi sur ses lauriers en proposant son meilleur disque depuis près de 20 ans.
Ce faisant, il prouve aussi que le heavy métal classique a encore un avenir devant lui et le succès de cet album et de la tournée qui a suive l’a largement prouvé tant il a amené une nouvelle génération de fans au groupe et au genre.
