Track-list :

1. Antarctica (5:26)
2. Ascension (2:14)
3. Primal Eleven (7:56)
4. Wings Of Insanity (3:50)
5. Frozen By Fire (5:21)
6. The Lone Spaniard (3:08)
7. Molecular Intro (1:03)
8. Molecular Heinosity (3:28)
9. So Far Gone (7:24)

Line-up :

Derek Sherinian - Keyboards
Zakk Wylde - Vocals, Guitar
Tony Franklin - Fretless Bass
Virgil Donati - Drums
Brian Tichy - Drums, Guitar

Talentueux mercenaire du clavier (ce mec a quand même partagé la scène des légendaires Kiss ou Alice Cooper et a bien évidemment joué au Théâtre du Rêve entre 1995 et 1999, pas la meilleure période certes mais il aura su se démarquer de son génial prédécesseur Kevin Moore), le déjanté Derek Sherinian nous revient avec un 6ème effort solo. On pourra d’ailleurs se poser la question de la légitimité d’une telle orientation de carrière sachant qu’il est déjà le maitre à penser de Planet X depuis 1999.

Alors quoi de neuf sur ce « Molecular Heinosity »? Bein pas grand-chose finalement. Les habituels Virgil Donati (monstrueux batteur qui envoie avec délectation de la double sur le néo-classique « Frozen by fire »), Zakk Wylde dont le son gras si caractéristique fait merveille sur « Wings Of Insanity » ainsi que le bassiste Tony Franklin font montre d’un évident talent instrumental.

Sur le titre d’ouverture, « Antarctica », le rythme saccadé peut surprendre mais nous replongeons assez vite dans une plage instrumentale typiquement metal prog. Le néo-classique est aussi de mise (« Frozen by fire » donc, que n’aurait pas renié Yngwie J Malmsteen ou le titre éponyme) avec des risques de démonstration stérile malheureusement pas toujours évités.

Seul titre chanté (par le redneck Zakk Wylde) sur cette galette, « So far gone » nous rappelle les Pride & Glory et Black Label Society de l’hirsute guitar hero. Belle conclusion mais qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe car son aspect bayou, graisseux est vraiment en total décalage avec les autres compositions plus orientées prog/neoclassique.

Au final cet album saura sûrement amadouer les amateurs d’instrumentaux, de démonstrations techniques effarantes mais ne marquera pas autant les esprits qu’un Liquid Tension Experiment par exemple, beaucoup plus aventurier. Mais de la belle ouvrage sans l’ombre d’un doute. Une dernière interrogation : comment un homme aussi stylé voire bling bling que mister Sherinian (cf ses fringues fashion, ses brushings impeccables) peut nous proposer une telle horreur comme pochette avec cette imbrication clichesque à souhait atomes/cranes humains ?

Ma note : 7/10

J'aime bien Sherinian. Il a sorti quelques bons albums en solo. Je pense en particulier au trio Black Utopia / Mythology / Blood Of The Snake où le bonhomme réunissait un casting ahurissant et nous proposait une musique instrumentale éloignée du branlage à tout-va tout en laissant s'exprimer ses petits camarades de jeu.

Là c'est un peu la même formule. Mais ça commence vachement mal. C'est peut être à cause de Virgil Donati, batteur extrêmement doué, mais compositeur particulièrement merdique (pour sortir un titre sans queue ni tête il est très bon cf. les déplorables Planet X). Ce mec est crédité sur le 1ier et le 3ième titre de l'album. Et franchement c'est pas reluisant.

Ca se réveille au 4ième titre, Wings Of Insanity. Pas génial mais ça remonte le niveau et ça envoie du bois. Le 5ième, Frozen By Fire (oui oui fallait oser), un titre avec Rusty Cooley, très fortement inspiré par Malmsteen, sans être original est assez jouissif. La suite est plutôt convaincante avec notamment l'apaisant The Lone Spaniard (piano et guitare très joli) et surtout le titre chanté So Far Gone. Boro trouve qu'il tombe comme une cheveux sur la soupe. Ca peut perturber d'entendre un Wylde plus Osbournien que jamais, mais franchement ça le fait. On passe par pas mal de style et pas seulement le graisseux. Honnêtement c'est réussi.

Voilà dans tout cas, j'aurai pas parlé de Sherinian qui niveau jeu n'évolue pas des masses. Il a toujours ses sons à décorner les boeufs (déjà entendu chez DT et j'en suis même à me dire maintenant que c'était mieux que Rudess). Il ajoute les cordes ou le piano mais on est terrain connu. Mais comme toujours, il a ce talent (oui oui) de rester sobre (oui Boro ça tranche avec le look du bonhomme).