Hop ma chronique de l'album parue sur http://www.progressivewaves.com
Qu’attendre de Scorpions en 2007 ? Voila la question que l’on pourrait se poser quand on apprend que le groupe sort son nouvel album après plus 35 ans de carrière et bien des grands moments, surtout que depuis le milieu des années 90, le groupe a alterné le bon et moins bon voire même le franchement mauvais. Et que bien des gens et même parfois des fans sont surpris d’apprendre que le groupe tourne toujours et continue de sortir des albums régulièrement. Oui que peut-on attendre quand le groupe a tellement dit dans les années 70, les années 80 et au début des années 90, de In trance à Love at first sting jusque Crazy world il y a déjà 17 ans, ? Cela surtout que le groupe semblait avoir perdu une partie de son inspiration avec le temps, Face the heat (1993) était déjà un signe avant-coureur de fatigue malgré des qualités évidentes et Pure Instinct (1996) par contre lui était indigne du talent du groupe.
Et bien on peut espérer que le groupe a appris de ses erreurs, Eye II eye de 1999 par exemple et son ton disco rock assez surprenant, car depuis le début des années 2000, un certain renouveau a pointé le bout de son nez un peu dans l’anonymat dans notre pays certes, mais il est bien réel, avec un album acoustique très valable déjà en 2000, puis surtout avec un bon disque studio Unbreakable sorti en 2004, qui montrait un groupe revenant à ses racines hard rock, certes pas encore au niveau de la grande époque, mais avec un réel retour aux sources salutaires.
Si on ajoute à cela que sur scène, le groupe est toujours au top niveau malgré les années et peut-être grâce aussi a sa nouvelle section rythmique très dynamique.
Sachant tout cela donc, on peut se permettre d’avoir de l’espoir dans un nouvel album du groupe, celui-ci a été produit et co-écrit par le célèbre Desmond Child, qui a produit Bon Jovi, Kiss et nombre d’artistes de variétés, Cher par exemple, et si cela laisse à penser que le groupe va se laisser entraîner de prime abord vers des contrées commerciales, cela sous-entend surtout que le groupe se donne toutes les chances pour revenir au sommet, et le nouveau look, presque gothique, abordé comme la pochette de l’album confirment ce sentiment, Scorpions refuse la retraite et est prêt a repartir à l’assaut des hits musicaux.
Mais bien sur, il faut que cela suive musicalement, on peut rompre tout suspens et affirmer haut et fort que le groupe a réussi son pari haut la main en présentant avec ce Humanity Hour 1 son album le plus inspiré depuis Crazy World mêlant adroitement hard rock a l’ancienne, ballades bien sur, ainsi que quelques petites innovations et un ton plus heavy en général, le tout avec un son énorme, entre là aussi modernité et traditions.
Dés l’entame du disque, on est surpris pas le côté très heavy des premiers titres, Hour 1 qui ouvre l’album présente un visage du groupe qu’on imaginait plus réentendre, pas si loin des titres heavy d’un Blackout, c’est en tout cas une belle claque qui surprendra plus d’un auditeur c’est certain. Avec The game of life, et même si le ton est encore très enlevé, on revient a du Scorpions plus classique mais dans la lignée de la grande époque des années 80, avec un Klaus Meine toujours impérial au chant malgré le temps qui passe, le titre est enlevé avec un début plus mélodique, il a tout d’un futur classique. Progressivement Scorpions calme le jeu ensuite, alternant morceaux purement rock, titres mi-tempo et ballades dans la pure tradition du groupe, l’ensemble restant de grande qualité à l’exception de une ou deux ballades aux deux tiers du disque, un poil trop classique, Love is war ou Your last song même si sur cette dernière Klaus Meine colle le frisson à l’auditeur sauvant le titre à lui seul.
Pour le reste, on a que de l’excellent Scorpions, avec des petites touches de nouveautés, des orchestrations sur The future nevers dies, le titre aux allures de power ballade y gagne en puissance le tout soutenu par des soli superbes, d’ailleurs Rudolf Schenker et Matthias Jabs prouvent tout au long de l’album que les années qui passent ne les ont pas usés, leur parties sont toujours de grande qualité. On pensera aussi question nouveautés à la présence de John 5 à la guitare sur un titre ainsi que celle de Billy Corgan (Smashing Pumpkins) sur The Cross donnant un aspect plus sombre à la musique du groupe.
Sinon on citera enfin des titres classiques mais de grande qualité, You’re lovin’ me to death déjà, un titre assez heavy au refrain imparable, le très rock 321, un véritable tube en puissance qui devrait être repris en chœur dans les concerts et enfin et surtout le titre final Humanity, une ballade comme Scorpions n’en faisait plus depuis des années, c’est un titre du niveau de Winds of change ou Still Loving you, le genre de titre que seul Scorpions peut faire, un hit single qui peut largement atteindre le haut des ventes de disques et toucher le grand public le tout sans paraître mièvre ou se vendant commercialement.
Scorpions a donc encore beaucoup à dire en 2007 et cet album le prouve de manière éclatante, oh certes, Humanity n’atteint pas les sommets du groupe, In trance ou Blackout lui sont quand même supérieurs il faut être honnête mais on prend énormément de plaisir à l’écoute de cet album et il est à placer sans hésitation dans le haut du panier du groupe, et après plus de 30 ans de carrière, c’est un bel exploit qu’il convient de saluer, Scorpions se fait plaisir et nous fait plaisir et l’on souhaite que cela dure longtemps encore.
