Je me refais toute la discographie de Rage en ce moment. Ca me permet de redécouvrir un peu certains albums que j'avais négligés (Secrets in a Weird World, Reflections in a Shadow, End of All Days, Welcome to the Other Side...), et de pleurer de bonheur en écoutant Trapped, the Missing Link ou Unity.
Rapidos :
Reign of Fear (1986) (dieu que cette pochette est moche)
Pas terrible. Rage joue ici un heavy speed très basique et rentre-dedans, proche du Metallica des débuts ou du Helloween de Walls of Jericho. Je ne me souvenais pas que Peavy avait une voix aussi aigue à l'époque. Mélodiquement, c'est pas la joie, reste une certaine fraîcheur juvénile qui rend le truc assez attachant. J'ai pris un certain plaisir à la redécouvrir, même tout celà reste bien médiocre.
Execution Guaranteed (1987)
J'y ai cru l'espace de trois titres. "Down By the Law", assez efficace, suivi d'un "Execution Guaranteed" plus élaboré et d'un "Before the Storm" au refrain accrocheur. Ca se gâte dès le 4e titre, une tentative de morceau "d'ambiance" lourdingue et ratée. Le reste est franchement nul, pas accrocheur pour deux sous et dénué de la fraîcheur du premier album.
Secrets in a Weird World (1989)
Y a du mieux. Je suis assez agréablement surpris par cet album que j'avais un peu négligé jusque là. L'arrivée de Manni Schmidt à la guitare sur l'album précédent semble avoir boosté le groupe. Rage semble s'être décidé à soigner la mélodie et à diversifier sa musique au lieu de speeder du début à la fin. La prod est assez brute, et Peavy Wagner avait encore son timbre suraigu et pas vraiment maîtrisé, ce qui nous donne un album très ancré dans les 80es. Niveau compos, c'est plutôt pas mal (Invisible Horizons, She, Light Into the Dark...). Rien d'extraordinaire, mais agréable.
Reflexions in a Shadow (1990)
C'est un peu le clône de
Secrets (prod, voix, type de mélodies...). En moins réussi, j'ai l'impression. De bons moments tout de même (Dust...). A réécouter quand même.
J'avais un peu négligé ces premiers albums. Les réécouter m'a permis de redécouvrir avec plaisir
Secrets in a Weird World, et quelques bon titres de ci de là. Y a juste
Perfect Man que je n'ai encore jamais écouté. A partir de Trapped, je connais beaucoup plus, même si j'avais encore quelques lacunes sur certains disques (
End of All Days a très peu tourné bizarrement,
Welcome to the Other Side jamais).
Rage - Trapped (1992)
Là, ça devient sérieux. Je connais (et adore) cet album depuis longtemps. La production est bien meilleure que sur les albums précédents, et le chant de Peavy enfin maîtrisé. Rage a vraiment trouvé son style, à base de riffs très puissants, limite thrash, de mélodies et de refrains chantants et fédérateurs. L'album s'ouvre superbement avec "Shame on You" et son gimmick de guitare "oriental" imparable, le reste est tout aussi bon, très varié entre speederies mélodiques imparables (Enough is Enough, Solitary Man...), ballade (Not Forever), morceaux plus heavy et "à ambiance" (Baby I'm Your Nightmare, Take me to the Water...). Et toujours ces refrains à chanter à tue-tête. Une tuerie.
The Missing Link (1993)
Même son et même style de compos que sur
Trapped pour une deuxième tuerie, dans la magnifique continuité de son prédécesseur. L'album est peut-être un chouïa plus direct, agressif et rentre-dedans que son prédécesseur, annonçant le style plus thrashy de
Black In Mind ("Nevermore" qui n'aurait pas dépareillé sur un certain Black Album, The Missing Link, Who Dares, The Pit And the Pendulum), mais toujours aussi mélodique, accrocheur, varié et chantant. Le groupe se fend d'une chanson épique de 9 minutes, "Lost in the Ice", une réussite, avec un break symphonique préfigurant les futures expérimentations avec le Lingua Mortis Orchestra. "Certain Days" est ce qui se rapproche le plus d'une ballade, avec quelques arpèges de guitare sur le couplet. Encore une réussite. Pas vraiment de titre faible non plus sur cet album, que j'aurais du mal à départager de
Trapped. Allez, j'ai peut-être une légère préférence pour
The Missing Link.
Black In Mind (1995)
Changement de personnel avec le départ de Manni Schmidt et l'arrivée de deux guitaristes pour le remplacer. On perd en finesse guitaristique ce qu'on gagne en puissance et en agressivité.
Black in Mind est un album assez particulier dans la discographie du groupe, car beaucoup plus sombre. Les riffs se font plus agressifs, plus thrashy, tandis que Peavy chante de façon plus grave et agressive qu'avant, flirtant avec le growl sur certains passages. L'ensemble est plus violent et tendu qu'avant, mais la mélodie reste présente, sur les refrains notamment. Le début de l'album est imparable (Black In Mind, the Crawling Chaos, Alive But Dead, Sent by the Devil). On a droit à un morceau plus long et complexe, "In a Nameless Time", assez réussi bien qu'un peu longuet. L'album se termine de façon plus apaisée sur une jolie ballade, "All This Time". Le gros problème de l'album est sa longueur. 16 titres, ça fait quand même beaucoup, d'autant que la deuxième moitié de l'album est un peu décevante. Pas un sans faute, mais un bon Rage tout de même.
End of all Days (1996)
J'avais un peu négligé cet album jusque là, ne me demandez pas pourquoi. Encore une fois un bon Rage, qui me semble plus lumineux et catchy que
Black In Mind. Mais toujours le même problème de fond, la longueur de l'album. A noter le super tube "Higher than the Sky", une des meilleures chansons du groupe. Sinon, j'ai pas encore vraiment "détaillé" cet album, à réécouter absolument.
Lingua Mortis (1996)
Début de la collaboration avec l'orchestre Lingua Mortis. Pas un véritable album, mais une relecture symphonique de certaines chansons de Black In Mind. Une réussite, dans la mesure où Rage ne s'est pas contenté de plaquer des orchestrations par-dessus ses compos (hello Metallica) mais s'est livré à un véritable travail de réarrangement, voire de recomposition (Black in Mind et Sent by the Devil sont méconnaissables). Les compos perdent en puissance mais gagnent en beauté et en majesté. Dommage que les guitares soient sous-mixées à ce point, limite inaudibles derrière le chant et l'orchestre.
XIII(1998)
Le premier "vrai" album symphonique de Rage, puisque constitué cette fois-ci de compos originales. Une grande réussite : un album classieux, élégant, finement arrangé, jamais mièvre ni pompeux (hello Rhapsody). Niveau compos, on a un des meilleurs albums du groupe (From the Cradle to the Grave, Days of December, Turn the Page, In Vain...). Au final, on a un des meilleurs albums de "metal symphonique" jamais réalisés.
Ghosts (1999)
Je n'aime toujours pas cet album. Pourtant, l'album commence plutôt bien, avec "Beginning of the End" (s'il n'y avait pas eu
Unity et
Soundchaser par la suite, on aurait pu dire que c'est le début de la fin pour le groupe niark niark niark), "Ghosts" et surtout la fabuleuse "Back In Time", un tube imparable qui fait partie des meilleures chansons du groupe. Après, ça se gate. Disons que, contrairement à
XIII, cet album n'échappe pas aux travers habituels dans lesquels sombre souvent le "metal symphonique" : mièvrerie, émotion facile, arrangements envahissants tentant de masquer la faiblesse des compos et des mélodies... Décevant après un
XIII excellent.
Welcome to the Other Side (2001)
Fermeture de la parenthèse orchestrale et début d'une nouvelle ère pour le groupe avec l'arrivée de Smolski et Terrana. L'album "de transition" par excellence, pas mauvais mais rien de transcendant non plus. C'est un peu le brouillon de "Unity". Pas grand chose à dire sur cet album ni mauvais ni bon.
Unity (2002)
Une tuerie. Victor Smolski, qui a enfin trouvé ses marques, illumine l'album de son jeu de guitare virtusose et flamboyant. Niveau compos, c'est du très haut niveau (All I Want, Down, Set this World on Fire). Rien à jeter, hormis l'instrumental final, un trip instru-prog-technique un peu vain.
Soudchaser (2003)
Le frère jumeau de Unity, peut-être un chouïa moins accrocheur mais ça reste du très haut niveau.
From the Cradle to the Stage (Live) (2004)
Un double live énorme, groupe en forme et setlist parfaite piochant dans tous les albums. Du bonheur.
Rage - Speak of the Dead (2006)
Retour de l'orchestre Lingua Mortis le temps d'une suite d'une vingtaine de minutes : deux très bonnes chansons (Innocent et No Regret), une ballade moyenne (Beauty) et des interludes sans grand intérêt. La suite est du Rage plus classique, dans la lignée de Unity/Soundchaser en moins bien. Sympa, mais pas essentiel.
@Rem : t'es-tu décidé à écouter "The Missing Link", finalement?