FIGHT : WAR OF WORDS (1993)



Style : HEAVY TEINTé POWER | Type : STUDIO | Bon (3/5)

En 1990, JUDAS PRIEST a balancé Painkiller à la face du monde. Plus testament que simple « calmant », le groupe a signé l’arrêt de mort du Heavy Metal en proposant un album paroxysmique et d’une intensité inégalée. En allant au bout du genre, le PRIEST a vidé de son sens tous les potentiels successeurs en matière de Heavy. De ce fait, aucun album post-Painkiller n’égalera la performance du groupe. Tout ce qui suivra ne sera que redite, pompage et vacuité. En 1990, Heavy Metal ist kaput, terminé, nada, walou.

Evidemment, maintenant que l’eau a coulé sous les ponts, tout ça c’est de notoriété publique. Mais au début des années 90, l’impact de Painkiller était beaucoup moins évident. Rob (HALFORD), lui, le sentait. C’est un intuitif le Rob, il a pas l’air comme ça avec son crâne chauve et sa tête de fouine colérique, mais il sentait qu’il fallait évoluer. Le Heavy aux débuts des années 90 sentait légèrement le rance. Et ça tombe bien parce que JUDAS PRIEST, il en a plein le cul le Rob. Ras le fion du PRIEST.

Rob quitte officiellement le navire en 1993. Il fait des ronds de jambe au batteur (Scott TRAVIS), loue les services de deux gratteux plus ou moins connus (un prof de gratte réputé et un whore-band) et fonde FIGHT. J’aimerais bien vous dire que "War of Words" est une tuerie digne de Painkiller, que c’est son successeur caché, que c’est l’une de ses perles rares injustement méconnues...mais ce serait faux. Et je m’en voudrais de vous mentir et de perdre toute crédibilité.

Alors voilà, je vais être franc avec vous, je vous regarde droit dans les yeux et je prononce la sentence :

« War of Words est à des années lumières de Painkiller. Ce n’est qu’un album honnête, de bonne facture et intéressant. Et c’est déjà pas mal ! ».

Pourtant, j’avoue, j’y ai cru au resucé de Painkiller. Rien que l’intro (Into the Pit), si c’est pas un putain de clin d’oeil... Mais la suite nous fait dire le contraire : plus violent qu’agressif, plus lourd qu’aérien, sans concession mais jamais flamboyant. FIGHT ne joue pas dans la même catégorie. Il faut arrêter tout de suite là maintenant les comparaisons avec Painkiller.

Avec cet album, Rob a voulu évoluer et élargir ses horizons. Sacré coquinou ce Rob ! La musique de FIGHT est à son image : rageuse, belliqueuse et fédératrice comme un rouleau compresseur. La production « made in USA » clinquante met en scène des grattes massives qui à coups de gros riffs arrêtés, de cassures de rythme et d’un mid-tempo implacable font de FIGHT une véritable machine de guerre lourde et véhémente. On pense à PANTERA en moins bestial et étonnamment peu à JUDAS.

Rob a très clairement lorgné vers le Power à la MACHINE HEAD (avec une touche d’Indus) pour nous pondre un Heavy Panteresque relativement accrocheur et terriblement pêchu. Un Heavy avec des couilles. Les paroles sont dans cette dynamique, vertement irreligieuses. Rob fight God. Il flotte comme un parfum de blasphème. Rob a des choses à dire, il en a gros sur la patate et c’est à Dieu lui même qu’il a décidé de s’en prendre. « Ouais vas-y Rob, casse lui la gueule ! On est tous avec toi ».

Si on ne déplore aucun titre vraiment mauvais, War of Words se présente comme un « bloc » massif (13 titres, près d’une heure de musique) et homogène avec une poignée de titres assez semblables entre eux et une autre poignée de titres aussi « originales » qu’un tube de la Star Académie (je suis dur). Et ce, malgré la relative diversité des titres affichés. D’un point de vue général, certaines répétitions et quelques lourdeurs entachent quelques titres qui auraient eu tout intérêt à être élagués et raccourcis d’un poil (Little Crazy). Ca donne à War of Words ce coté « pachydermique » - propre au Power Metal – parfois franchement jouissif (Contorsion), parfois franchement lourdingue (Kill it).

Mais bon, il y a Rob HALFORD sur ce disque. Et là tout est dit. Il est à lui seul une raison d’investir dans ce disque. En tant que bon pilier / fondateur / star locale, il porte à lui seul la galette. Il réussit à tirer n’importe quel titre moyen vers le haut. Même sur une ballade a priori pas folichonne (For all Eternity), il se passe quelque chose : votre gorge se noue, les émotions suintent et on réécoute avec délice (là où avec n’importe quel autre chanteur, vous auriez probablement zappé).

C’est donc une autre facette du Heavy que Rob nous invite à découvrir avec "War of Words". A vrai dire, ce n’est plus vraiment du Heavy. Mais ce sont les germes des albums à venir du PRIEST avec Ripper (woooouuuu les copieurs). "War of Words" est de la race de ces albums bien ancrés dans leur époque et témoin d’un air du temps et d’une mode d’autrefois, portant les germes d’une (r)évolution à venir.


Note : 3/5

Rob is God : Reality New Beginning, For all Eternity, Immortal Sin, Laid to Rest
Clin d’oeil à Painkiller : Into the Pit
Bof : Vicious, Kill it, Jesus Saves (ghost track)

Ta chronique est pertinente (sur ce que tu dis de Painkiller, on dirait du Axel-like), très, surtout quand tu parles de "perles injustement méconnues" (mauvais réflexe HNHien). Je l'ai acheté y a peu de temps et j'aime beaucoup ! Ce n'est pas un mega album, mais y a de quoi nourrir son homme avec du metal plein de balls !
Le truc de bizarre c'est que j'aime beaucoup Kill it (ce riff rah), et Vicious (ce refrain de bourrin rah). Je vois bien que ce sont pas les meilleurs titres, mais ils me font de l'effet.

Mmmmh. Je me trouve moins "viscéral" que AXEL quand même. Quand je chronique, je fais tout mon possible pour être le plus "objectif" possible. Et j'ai mis beaucoup de temps à chier cette Kro (pas la forme hein, ça se torche en une demie heure), à mettre en place ce que je pensais de cet album. Un album pas évident en gros.

Je pensais à cette partie là : "En allant au bout du genre, le PRIEST a vidé de son sens tous les potentiels successeurs en matière de Heavy. De ce fait, aucun album post-Painkiller n’égalera la performance du groupe. Tout ce qui suivra ne sera que redite, pompage et vacuité. En 1990, Heavy Metal ist kaput, terminé, nada, walou.
"

Oui oui y a de la matière dans ta chronique. Tu as saisi pourquoi Rob est allé faire Two par la suite ?

Pas vraiment.
J'ai pas accroché à TWO d'ailleurs.

"into the pit", "immortal sin", ''vicious", "kill it" !! Point barre !!

J'ai toujours préféré War Of Words à Painkiller.
Et vu que j'adore painkiller, ça vous donne une idée de l'estime que j'ai pour ce super album....

J'ai pas trop accroché à cet album, j'aime bien "into the pit", le reste bof..

Enfin, j'aime bien quand même parcequ'il y'a Rob, mais sans lui ça m'aurais laissé indifférent je pense.

Je suis pratiquement d'accord ! Painkiller a été l'album qui m'a fait découvrir le Priest, donc forcément j'ai une attache particulière à celui-ci...

Par contre, pour moi War Of Words est un vrai chef d'oeuvre... je suis complètement fascinée par cet album : Il démarre en puissance avec Into The Pit et Nailed To The Gun, puis les deux somptueuses "Life in Black" et "Immortal Sin"... On revient à un peu plus d'agression avec "War Of Words"... "Laid To rest" et "For All Eternity" font partie de mes chansons préférées avec Rob au chant... Pendant les concerts de la tournée WOW, on sent à quel point Rob est lui même touché et affecté par ses compositions... Enfin, Contortion, Kill It, Vicious et Reality, A New beginning cloturent l'album parfaitement !

Conclusion : 10/10 !! Du grand art !

je signale au passage que Rob vient de sortir sur itunes ou encore sur son site http://halfordmusic.com l'album Fight K5 contenant des démos de cet album, ainsi que des chansons inédites qui déchirent bien !!


1. Into The Pit
2. Nailed To The Gun
3. Now You Die
4. Life In Black
5. Kill It
6. Contortion
7. Forbidden
8. War Of Words
9. Psycho Suicide
10. Down
11. Vicious
12. Beast Denies
13. Laid To Rest
14. Jesus Saves
15. Dead Men Talk
16. For All Eternity

@DS: tu provoques là? T'en rajoutes?

euh du calme, il fait une remarque anodine je trouve apres l'avoir relu 6 fois, on peut quand même exprimer un avis même contraire quand même, moi faut que j'écoute, c'est un groupe que j'ai ignoré jusqu'à present

T'es parano Je cherche pas à l'emmerder, je gueule pas, rien, aucune démarche de lui sauter dessus. Je cherche à comprendre c'est tout.
Ca m'étonne sa remarque, alors sachant qu'il joue et provoque souvent ben voilà quoi.

Putain ça me saoule, faut tout dire, tout expliquer, tout justifier ou quoi???

Ca y est Axel parle à DS alors forcément il vient chercher la merde, il est énervé, en colère blablabla.

NON

Mais là par contre...

C'est bon noise je ne m'adresse plus à lui. Ou alors en mp.

Et si je suis en désaccord avec l'avis de quelqu'un je lui fais savoir en mp. Sinon je poste.

Ben 4 mots balancés comme ça, j'ai trouvé ça limite aggressif oui, y a un art et une manière de dire les choses, la preuve, quand tu les dis comme ça, je comprend mieux ce que tu voulais dire, y a pas de parano la dedans, juste un besoin de comprendre

Tu conclus vite quand même

moui peut etre, je suis peut etre en effet un peu parano ou trop prudent en ce moment pardon

@ JOC + BALUSTRE : J'ai quand même du mal à capter comment on peut PREFERER "War of Words" à "Painkiller". Je trouve "War of Words" nettement inférieur avec des morceaux assez plats et des répétitions coupables. Et niveau "grattes"... Painkiller dévaste tout.

Hum, y'a plein de raisons.
Déjà tu parles des grattes. Il est clair que les guitaristes de Fight sont un peu plus "besogneux" que Downing/Tipton. C'est moins coulé. Mais justement, si je dois trouver un seul défaut à Painkiller, c'est le son de grattes que justement je n'aime pas. C'est un point de vue personnel, y'a quelque chose qui me dérange dans la prod.

Pour le reste, tout dépend aussi du contexte. Quand War Of Words est sorti, j'étais pas au mieux pour tout un tas de raison (alors qu'en 90, tout allait bien). Et le Fight m'a bien aidé. Je me le passais en boucle....

Hum, y'a plein de raisons.
Déjà tu parles des grattes. Il est clair que les guitaristes de Fight sont un peu plus "besogneux" que Downing/Tipton. C'est moins coulé. Mais justement, si je dois trouver un seul défaut à Painkiller, c'est le son de grattes que justement je n'aime pas. C'est un point de vue personnel, y'a quelque chose qui me dérange dans la prod.

Pour le reste, tout dépend aussi du contexte. Quand War Of Words est sorti, j'étais pas au mieux pour tout un tas de raison (alors qu'en 90, tout allait bien). Et le Fight m'a bien aidé. Je me le passais en boucle....

@ Axel : Je trouve également t'as remarque limite aggressive, je me trompe sans doute (vu ce qu tu réponds ensuite) mais ça souligne bien ce problème de communication illustrer dans un récent topique.

Pour répondre à ta question : non je ne provoques pas (et je vois pas trop comment on pouvais penser ça en lisant mon post). Cet album ne ma pas laissé de souvenir imperissable, je le réecouterais sans doute, cette chro m'a donné envie.

@Canard WC the Slayer : En fait, je n'ai pas vraiment dit que je le préferai, juste que dans un style très différent, pour moi, les deux sont au même niveau, je les apprécie autant !!

Niveau guitare, Painkiller est énorme c'est sûr, les compos sont grandioses et puissants, pas de doutes !!
Mais, War Of Words a son tas de qualités aussi, et finalement, les chansons que je lui préfère sont les plus "calmes" : Immortal Sin, Laid To Rest, For All Eternity, Life In Black, que des perles... Je trouve qu'il y a énomémént d'émotions dans ses chansons, et elles sont très cathartiques !! les chansons plus bourrines sont évidemment de très très bonne facture aussi...

En tout cas, en aucun cas, je ne compare les deux albums, ils sont vraiment trop différents, mais les deux sont excellents pour moi !