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 Smashing Pumpkins, un rêve siamois, mélancolique et adorab 
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Long Distance Runner
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Message Smashing Pumpkins, un rêve siamois, mélancolique et adorab
Smashing Pumpkins - Un rêve siamois…mélancolique, et adorable…

Je vous ai parlé en long, large et travers, ce mouvement de fond qui affecté une grande partie des groupes metal des années 90.

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Je peux remarquer dans un courant plus rock, que certains groupes ont aussi évolué d’une manière analogue. Je fais référence aux Smashing Pumpkins. Souvenez-vous de Siamese Dream, le groupe était catalogué, à tort, comme faisant partie de la vague grunge qui a bouleversé l’Amérique, et le monde rock de manière générale. Et aussi, à cause du producteur, Butch Vig, un des coupables du méfait Nevermind. En fait ce disque était un mélange de rock alternatif (Pixies et Sonic Youth ne sont pas loin : le début de l’album et la poppy Today notamment), avec quelques soucis de sonner mélodique, peut-être un vague fond progressif à la sauce Pink Floyd (Soma). Je retiens ce son, un fabuleux son de guitare, bien loin du sous-accordage typique du neo-metal, mais aussi du speed metal. Il est saturé, un peu à la manière du NeverMind (ben oui Butch Vig…), mais ce son me fait plutôt penser à de la lave en fusion…c’est imagé bien sûr. Cet album se défend très bien, les tubes sont légion (ne me dites pas que Mayonaise est une mauvaise chanson !)

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C’est en 1995, vers la fin de l’année que le groupe sort leur meilleur album selon la majorité des amateurs du groupe, Mellon Collie And The Infinite Sadness. C’est probablement le double album de la décennie, si l’on considère que Physical Graffiti était celui des années 70 par exemple. Ou Blonde On Blonde de Bob Dylan, voire le Double Blanc des Beatles pour les années 60 auquel ce Mellon Collie a souvent été comparé. Le groupe s’inspire peut-être aussi du double Use your Illusion, pour son côté multifacettes, mais le dépasse sur ce terrain, et ce dans tout les extrêmes. Les morceaux hard ne sont pas du hard typique, et sont d’une rage indescriptible, aussi bien que les morceaux doux sont de vraies berceuses. Le groupe s’exprime, défriche de nouveaux territoires, agrandit la palette des sentiments, et contrairement à l’album précédent, on le sent vouloir faire de cet album une œuvre au sens artistique, là ou Siamese Dream n’était qu’un (très bon certes) album de rock. L’album séduit par cette dualité omniprésente : la face 1, plus joyeuse, et la face 2 beaucoup plus terne, et même moins facile d’accès, plus violente. Chaque face a son nom, et réprésente la Lune souriante et rouge sur le premier, et limite colérique, et bleu sur le second. Le livret intérieur est parsemé d’images surréaliste représentant des animaux jouant le rôle d’humains. On sent que le groupe cherche à se surpasser, cette schyzophrénie musicale, étant un moyen d’atteindre ce but. Le groupe s’est bien libéré de ses influences rock alternatives, pour mieux ressortir ses influences rock seventies. En effet, Billy Corgan a toujours préféré être le nouveau Pink Floyd plutôt que le nouveau Sex Pistols. On ne peut qu’être d’accord avec lui !


Une autre influence le lie secrètement aux Guns and Roses. Si les Use Your Illusion sont proches de la démarche des Smashing Pumpkins (les groupes gardant leur personnalité quand même), il en est de même pour leur influence commune : Queen. Les deux leaders des deux groupes (Alias Billy Corgan et Axl Rose) ont avoué avoir comme disque de chevet Queen II. En plus d’avoir deux personnalités torturées, fantasques. On comprend bien avec le recul la démarche du double album. Queen II n’est pas un double album. Il s’agit pourtant d’un album avec deux faces, la face blanche, conservatrice et plutôt calme (White Queen) composée par May et Taylor, et la face noire, expérimentale, progressiste, lyrique et dynamique (March of the Black Queen) composée par Mercury. On est d’accord pour la dualité ? Mellon Collie And the Infinite Sadness est un disque riche, pas facile d’accès, à fleur de peau également, une fois qu’on est rentré dedans on y est comme dans un monde burtonien. Oui dans un autre domaine je crois que Tim Burton est assez proche de Billy Corgan. Des armes différentes pour une conception artistique similaire. Les années 90 vous-dis-je…

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Le problème c’est que Billy Corgan n’aime pas se répéter. Alors, il va ranger momentanément ses guitares électriques, et se met à composer au piano et à la guitare acoustique*. Ses compères le suivent, bien que peu convaincus au départ. Ils accouchent en 1998, le bébé se nomme Adore. Un premier single le précède, du nom de Ava Adore. Trahison ! On ne reconnaît pas le groupe tel qu’il se présentait auparavant. En effet, le titre n’est pas très rock, on le place plutôt dans une veine trip hop, avec une louche de pop. Les expérimentations rock/electro commençaient à devenir monnaie courante, mais rien n’y fait, le reste de l’album est aussi dans une atmosphère désélectrifiée, sobre. Le groupe perdra donc une partie de ses fans qui sont allés chercher du bon rock classique ailleurs. Quelle erreur de goût ! Cet album est une vrai merveille pourtant, une fois les préjugés laissés au placard ! Certes, tout comme Mellon Collie, il faut s’impliquer, s’investir dans l’écoute, mais une fois que le déclic s’est produit, on comprend mieux la démarche des Smashing Pumpkins. Il ne s’agit pas d’un concept-album pour autant, il y a quelque chose de frappant à la découverte de la pochette du single et de l’album. Du noir, du blanc, des teintes de gris. Une femme un peu corbeau sur les bords…qui qui vous a parlé de Burton précédemment ? De même les titres seulement disponibles sur la tranche de face du boitier crystal de l’album est assez désappointant au départ, on ne sait jamais tout à fait quel titre on écoute. Le groupe s’aventure sur de nouvelles terres, on le reconnaît quand même, c’est indéniable. Ce disque vieillit très bien, tout comme les précédents.

Ce sont pour moi les 3 disques essentiels du groupe. Le premier Gish, je ne le connais pas. Machina, the machines of God, et les chutes de studio disponibles en mp3 destinées à être Machina 2 ne m’ont pas convaincu. Le groupe est revenu à la saturation, mais sans la ferveur, sans en être convaincus eux-mêmes sans doute. Ils ont perdu ce petit côté mélodique aussi. Mais les Smashing Pumpkins représentent à eux seuls, tout un pan du rock des années 90, dans le sillage grunge, et à la découvertes de nouveaux territoires musicaux, en poussant certains curseurs à fond, puis en dépouillant sa musique pour un rendu electro, et acoustique à la fraîcheur intimiste. Si on peut leur critiquer diverses choses (la voix de Billy en premier, le caractère bordélique de Mellon Collie, un manque de technique musicale), le groupe a su offrir quelque chose de frais à défaut de rééllement innovant, bien que cela puisse se discuter. Je trouve un groupe comme Tool assez voisin dans l’approche artistique de la musique, bien que leurs musiques soient différentes.

*Petite remarque : nous sommes dans le courant de l’année 1997, un certain Ritchie Blackmore (Deep Purple, Rainbow) a aussi mis de côté la saturation…mais pour faire une chose fondamentalement différente.


15 Nov 2006 12:39
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Moué pour moi le meilleur album restera vraiment "Siamese Dream." Quelle claque à l'epoque. J'estime que tt les titres sont au meme niveau, un vrai chef d'oeuvre. C'est la ou "Mellon Collie" peche. Il a peut etre les meilleurs morceaux (quoique ca reste discutable pour moi) mais y a pas mal de choses que je jete.

Quand au 3nd album du groupe "Piscer Iscariot" je le trouve aussi bien plus equilibré que "Mellon Collie". Il ne possede pas de vrai "hit" mais sa construction est bcp plus fluide. "Mellon Collie" fait vraiment pour moi office de foure tt ou tu trouves tt et n'importe quoi.

"Gish" est surement un poil en dessous apres. Bien arrangé, avec un bonne equilibre entre chansons calmes et morceaux pechus mais malheureusement il n'y a pas vraiment de titres qui sortent du lot.

Quand à Adore, s'il marque un tournant du groupe je trouve que c'est un excellent album bien que cela fasse plus penser à du Billy Corgan qu'à du smashing, on sent tte l'emprise du chanteur sur le groupe.

Le reste est sympa sans etre vraiment grandiose meme si quelques titres de Machina sortent du lot comme "heavy Metal Machine". D'allieurs ils s'en sortent plutot assez bien avec ce son bien metal . Mais comme je l'ai deja dit si je devais n'en retenir qu'un ca serait "Siamese Dream"


15 Nov 2006 13:25
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Long Distance Runner
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Je n'ai pas écouté Pisces Iscariot mais j'ai cru comprendre que c'était des faces B, ou des chutes de studio. S'il est aussi bon que tu le dis c'est que le groupe était en pleine effervescence. Je crois qu'il y en a un autre d'album entre 2, je ne me souviens plus du nom.
Sinon je ne trouve évidemment pas Mellon Collie inégal, il part dans tout les sens ok, mais je retrouve dans toutes les chansons le talent du groupe. Sincèrement.


15 Nov 2006 13:40
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