Dance of death a finalement connu le même sort que No Prayer for the dying ou Virtual XI, le disque a été encensé à sa sortie pratiquement par tout le monde, on parlait de retour en force encore une fois, comme à chaque sortie depuis Seventh son. Mais malgré un live de très bonne tenue, le disque a vu sa réputation baisser de plus en plus au fur et à mesure du temps qui passait. Moi je n’ai pas changé d’avis même avec trois ans d’écoutes, je suis d’accord pour dire qu’il y a deux faiblesses, ça je l’ai toujours dit, mais j’aime cet album, j’avoue quand même qu’il est en deçà de Seventh son ou de Brave New World et logiquement de X Factor, mon favori jusqu’à présent.
La question aujourd’hui est simple, que devons nous attendre de Iron Maiden après 30 ans de carrière, de succès et de tube et surtout 7 ans après une reformation réussie, car sur ce plan là, les doutes de 1999 ont été balayés, le groupe existe encore pour le plaisir et ça se sent, la tournée 2005 l’a bien prouvé.
Mais musicalement, le groupe peut-il encore aller de l’avant ? la formule appliqué, même si encore réussie sur DOD, ne va t-elle pas trouver ses limites à un moment donné ?
Franchement ces questions m’ont bien envahi l’esprit quand le groupe est reparti en studio en début d’année, Maiden ne m’a jamais déçu, j’ai une foi absolue en ce groupe, à l’image de Axel avec Metallica, mais chaque sortie me fait craindre le faux pas à chaque fois.
Mais pour être franc, même sans rien entendre, j’ai vite été rassuré, je ne sais pas pourquoi en fait mais la rapidité de l’enregistrement et de l’écriture, les communiqués, tout ça m’a rendu assez optimiste, et aussi je me suis dit que si ils remettaient ça une 14ème fois, c’est qu’ils savaient ce qu’ils faisaient, je pense que Harris et sa bande avaient bien senti que DOD avait déçu certains, et si ils remettent ça, c’est en sachant qu’ils vont se transcender.
Je ne le cacherais pas l’attente fut longue, très longue, on a eu le titre, la pochette après, là j’ai encore eu plus confiance, elle était moins moche que DOD et surtout elle annonçait un thème ou Maiden a toujours excellé, la guerre et ses conséquences, je pense à Afraid, The Aftermath, et bien d’autres.
Et l’attente a repris, on a eu la liste et la durée des titres, et là je vais être franc, j’ai été rassuré complètement, que du long ou presque, Adrian Smith à l’honneur, un single de 7 minutes, je sentais bien un retour à un son à la X factor, Seventh son.
Je me souviendrais longtemps de la première écoute de ce single, The Reincarnation of Benjamin Breeg, on l’a bien attendu, il y a avait une certaine effervescence, le groupe avait su bien faire monter la sauce il faut dire, Maiden et son management ont toujours été très doués dans ce domaine. J’ai enfin eu ce titre et son clip un soir de Juillet vers 1h du matin, je m’en souviens sans soucis, je sais aussi qui m’a trouvé ce lien, je la remercie encore, elle a une place très forte dans mon cœur.
Bon je rassure tout le monde, on va causer musique si je vous le promets, je finis de raconter ma vie et mes souvenirs d’abord
Par la suite, le groupe a mis en ligne deux autres titres, j’ai été très surpris je dois dire, on avait 3 titres gratuit comme ça, je pense avec le recul que Maiden était si sur de son coup qu’il n’a pas crains de dévoiler son disque en partie à l’avance.
J’ai enfin eu ce disque le 25 août, toujours grâce à la même personne qui me l’a envoyé très vite, merci encore mon cœur, l’importance d’un disque de Maiden pour moi est énorme et cette première écoute fut un moment rare que j’ai pris plaisir à partager.
Ma première écoute m’a mise sur le cul, la richesse du disque m’a sauté aux yeux dés le départ, bien sur certains titres ne se sont pas tout de suite révèles dans les 7 que je ne connaissais pas mais j’ai su de suite que j’avais le cru de Maiden que j’attendais depuis que je suis fan, le truc ultime que je savais le groupe capable de sortir, sans faiblesses ni titres passables cette fois.
Bon parlons musique enfin, j’ai bien dompté tout l’album à présent, c’est du boulot et ceux qui jugent ce disque en 4-5 écoutes me fascinent je dois dire, c’est d’une richesse rare, un travail d’orfèvre, ciselé dans les moindres détails, de la pochette aux photos du livret, superbes.
Maiden s’est donné les moyens et a eu l’envie de signer un disque qui n’aurait pas à rougir de son soi disant âge d’or, je vois presque cet âge comme un boulet d’ailleurs, mes disques préférés du groupe n’en faisant pas forcément parti.
Je vais encore allez dans l’ordre pour cet album, les titres le méritent je pense, je sais que ce n’est pas forcément le meilleur à faire dans une chronique mais je prend ce que je fais plus pour une histoire qu’une simple chronique.
Different World ouvre donc le disque, c’est un titre classique d’ouverture au premier abord et on serait tenté d’être déçu mais finalement ce titre, le plus court, n’est pas le plus facile, il faut aller au delà de la première impression, Adrian Smith propose ici la première pierre de son album, oui pour moi c’est son disque, je le dis tout de suite, et musicalement il se surpasse déjà, Dark S l’a dit mieux que moi, mais avec Different World on a des parties de guitares inhabituelles, des trucs que je ne saurais expliquer mais qui font de ce titre un très bon départ et qui est loin d’être une simple copie du passé.
Avec These colours don’t run, on trouve la première grosse pièce, le titre à force me rappelle Brave new world le morceau mais en plus abouti encore. Smith et Dickinson avec l’aide de Harris, se sont sublimés, le refrain est magique, l’ami Bruce s’y montre impérial et est moins dans les aigus qu’à l’habitude, et ça fait un bien fou de le sentir à l’aise comme ça. Un titre excellent qui pourrait passer inaperçu si on écoute en diagonale.
Ensuite le deuxième titre découvert avant la sortie, Brighter than a thousand suns, écrit par le même trio que les deux précédentes, et là on passe encore un cran, ce titre est magistral de bout en bout, dans la lignée des grands titres épiques du groupe, refrain encore superbe, chantonné doucement par Bruce, pas trop répétitif, ce défaut a d’ailleurs enfin disparu de l’album, soli à faire frissonner un imberbe, moi par exemple, enfin c’est du très grand maiden et c’est là que je remarque que la basse de Harris est moins en avant que par le passé mais ça ne gène pas, quand on la retrouve c’est un plaisir plus fort encore.
Ensuite The Pilgrim, une récréation au premier abord mais encore une fois avec des écoutes on découvre une petite pépite de cinq minutes, bien supérieure à celle du ventre mou de DOD, avec intro presque folk, on a un titre assez heavy, pratiquement le seul de l’album, très calme dans l’ensemble, ici c’est Janick Gers qui prouve son talent, il le démontrera encore à la fin du disque d’ailleurs, donc on a encore un excellent titre avec un refrain de guitare à tuer les sceptiques.
The longest day ensuite, présenté comme le petit frère de Paschendale donc, peut-être un cran en dessous de ce titre superbe au premier abord, mais encore une fois il faut laisser murir, il n’est pas immédiat et ce genre de comparaison ne l’aide pas.
Car on effectue encore un voyage avec ce titre, un voyage dans la guerre encore, dans l’horreur, ce genre de morceau que seul Maiden peut écrire, Smith se surpasse encore, le retrouver à ce niveau me fait un plaisir immense, je le trouvais parfois démotivé, il me prouve le contraire avec un brio génial.
Sinon que dire de ce titre, le refrain est beau, Bruce y chante merveilleusement, la basse de Harris est plus présente et renforce le côté épique, enfin ce titre se vit plus qu’il ne s’explique mais la quintessence de Maiden est dedans.
Out of the shadows suit, il est probable que ce titre soit le plus controversé de l’album, il tranche avec le reste assez nettement, et ça s’explique, car si Harris a mis sa touche dessus, c’est un pur titre de Dickinson en solo, un mixe entre Tears of the dragon et Wasting love, avec guitare acoustique et rythme lent, mais ça passe bien pour moi, c’est meilleur que Wasting love, peut être en deçà de Tears, et le refrain se retient bien, ça permet de souffler un peu entre deux gros titres.
Le single de l’album suit, The reincarnation of Benjamin Breeg peut paraître être un choix étonnant pour single, mais dans la logique Maiden ce n’est pas trop surprenant et avec des écoutes ce choix se révèle assez judicieux.
C’est aussi le seul titre écrit par Dave Murray, avec Steve Harris bien sur, et si on peut être déçu du peu d’implication de Dave dans cet album, ce titre balaye tout ça par sa qualité.
Je l’ai adopté de suite, le clip, très nostalgique, m’y a bien aidé, mais je comprend qu’il faille du temps pour certains pour s’y faire, on dirait à la base un titre long de Maiden comme il y en a tant, et c’est sans doute pour ça qu’il sort en single, le refrain se retient bien de plus, il ne déroute pas. L’intro est classique aussi tout comme l’outro, d’ailleurs ce titre me rappelle très fortement X Factor, ça devrait être un bon tube en live je pense.
La grosse pièce arrive derrière, For the greater good of god, le morceau de Steve Harris, le seul de l’album, j’ai encore du mal à me remettre de ce titre, même avec 40 écoutes, c’est inexplicable, un vrai OVNI, tout le talent de Harris en 9 minutes et des poussières, dés l’intro on part dans son univers, dans ce qu’est Maiden au plus profond de lui-même, il est aidé en cela par un Bruce inspiré comme jamais, décrire ce morceau ne m’intéresse pas trop je dois dire, il se vit et se savoure. Mais c’est sans doute ce que Mr Harris a écrit de plus fort depuis des années, et peut être même son meilleur morceau, oh certes c’est posé mais il correspond à ce qu’est le groupe aujourd’hui, il ne servirait à rien d’essayer de refaire Number of the beast éternellement. Je rajouterai simplement que ici Steve n’abuse pas des répétitions, le refrain principal n’arrive qu’après 4 minutes et n’est pas trop rabâché, ce qui renforce encore le morceau, surtout ce côté celtique fabuleux.
Il n’est pas facile de passer après un tel titre, et franchement je me demandais si la fin de l’album ne serait pas fade après tout ça et bien que nenni, on a droit une fin en apothéose.
Lord of light est sans doute le titre le plus difficile de l’album, encore une fois composé sous la houlette de Adrian Smith, ce titre m’a fortement surpris, je ne m’attendais pas à ça du groupe, on est encore très proche du climat de X Factor mais il y a un quelque chose de plus, dans le chant encore et le ton est nettement plus heavy, avec une rythmique à laquelle Maiden ne nous avait pas habitués. Il se dégage de cette chanson un parfum presque mystérieux, nos trois compositeurs ont trouvé une alchimie quasi parfaite, et voir Adrain en photo dans le livret à côté des paroles de ce titre est très symbolique je trouve, un titre qui se mérite donc, prenez la peine de vous y attarder, et il y a cette fin à la batterie qui rappelle Where eagles dare je trouve.
On finit encore une fois un album de Maiden en beauté, The Legacy est le deuxième OVNI de l’album, l’autre truc qui paraît invraisemblable tant ça parait hors du temps et des normes de notre musique, et je le redis, Janick Gers cloue le bec aux mecs qui le descendent encore et encore, il écrit peut-être moins que Adrian Smith mais il fait mouche à chaque fois et ici c’est lui qui m’a donné le plus grand frisson, secondé par Mr Harris bien sur.
J’ai eu un frisson tout le long de mon corps sur ce titre, j’ai eu les larmes après l’intro, je n’avais jamais entendu un truc comme ça avant, ça dépasse mes espoirs les plus fous pour cet album, cette guitare acoustique est superbe, le chant hors normes et le léger côté Led Zepellin quand le morceau s’emballe est magnifique, enfin voila encore une fois ça s’écoute et ça s’apprécie plus qu’autre chose.
Le bilan dépasse donc toutes mes espérances, j’espérais un bon disque, j’ai l’album référence de Maiden des années 90 et 2000, celui qui n’a pas à rougir face aux albums des années 80, certes je manque encore un peu de recul et mon côté fan absolu n’aide pas à chercher d’éventuels défauts mais je m’en fous, j’aime ce groupe, sa musique et les mecs qui la font, merci à eux pour tout et pour la suite qui j’en suis sur sera passionnante. Oh certes certains râleront vu le rythme assez lent du disque, mais l’âme du groupe est là, les années 80 sont loin et Iron Maiden a gagné en profondeur ce qu’il a perdu en rage
Come on you irons !! et merci encore pour tout.
voila voila, j'ai fait long je sais, mais c'est ce que je ressens sans tricher, 5/5 donc logiquement et je dedicace ce disque à qui le sait, elle se reconnaitra sans peine