Titres préférés :
Saumur
Instinct De Mort
Fatalité


Ça y est, le succès est en marche, on peut dire que Trust est arrivé au bon moment. Après la fin de la vague punk en Angleterre, le punk commence à peine à débarquer en France. En même temps, Trust a facilité la popularisation du hard rock en France. Et avec Répression, c'est l'album de la consécration, ils réussiront l'exploit d'être respecté à la fois des amateurs de punk et de hard rock. Comme quoi, le rock en France ne se limite pas à Téléphone, il peut aussi être méchant !

Bon nombre d'amateurs de rock vont se prendre une bonne baffe avec cet album, à la fois plein de rage, tout en étant plus travaillé. Bien sûr, le premier album de Trust était déjà une grande réussite, sa qualité était impressionnante pour un premier essai, proche de la perfection. Mais sur Répression, les textes se font plus réfléchis, moins punk, même si certains d'entre eux ne sont plus valables aujourd'hui. Bernie offre parfois une vision un peu caricaturale de la société, mais il frappe souvent juste, là où il faut. Nono n'est jamais à court d'idées non plus, toujours prêts à livrer de nouvelles trouvailles, de nouveaux sons.

Antisocial deviendra le classique le plus connu et le plus emblématique de Trust, le single sera même censuré sur toutes les radios sauf Europe 1. Répression bénéficie d'un gros son, ça aide, le premier album était sans doute trop "crade" pour pouvoir prétendre à autant de succès. Nono aligne les riffs saignants, avec les solos concis, ultra-efficaces, un peu à la manière d'Angus Young. L'influence d'AC/DC se ressent surtout sur Passe, avec un riff dans le style Rock 'n' Roll Damnation.

Toute une ribambelle de classiques s'enchaînent non-stop, surtout au début du disque. On retrouve une fois de plus l'alternance entre titres speeds (Les Sectes), rock 'n' roll (Fatalité, Passe), bluesy (Au Nom De La Race, Saumur) et bombes métalliques (Instinct De Mort, Le Mitard). Une diversité qui prouve déjà que Trust ne tient pas à être catalogué uniquement dans le hard rock et cela ne fera que se confirmer sur les albums succédant à Marche Ou Crève.

L'utilisation des cuivres sur Au Nom De La Race ou le solo de saxo génial sur Fatalité (là où tout le monde s'attendait à un solo de guitare) vont également dans ce sens. Malgré tout, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête et les clichés sex, drugs and rock 'n' roll ne sont pas trop leur truc.. Disons que les paroles volent un peu plus haut que ça!

Des riffs heavy et puissants, que n'importe quel groupe de la NWOBHM rêverait de composer (Antisocial, Instinct De Mort, Le Mitard, en hommage à Jacques Mesrine), pas un hasard si Trust ira presque voler la vedette à Iron Maiden sur plusieurs dates à l'étranger. D'après les dires de Bernie, Bruce Dickinson n'appréciait pas trop la présence de Trust en première partie certains soirs!

L'influence énorme de Trust sur le hard français n'est plus à démontrer. Pas mal de groupes de hard français se contenteront de reprendre ce qu'il a déjà fait, en plus rapide et heavy. Finalement, seul les deux derniers titres (Sors Tes Griffes et Les Sectes) sont un peu moins marquants que le reste. Ils ne contiennent pas de riffs d'une précision chirurgicale comme sur Monsieur Comédie ou Fatalité.
Quoiqu'il en soit, tout a déjà été dit sur ce disque, Trust n'avait plus qu'à partir en tournée et aller faire la révolution. C'est ce que craignait la France Giscardienne en tout cas, et il se verra même interdit de concerts dans plusieurs villes françaises.

Note : 4/5... 5/5... franchement là j'hésite.