Ce qui devait arrivé arriva. Le jeune Jules, rebelle dans l’âme, vient de se faire embarquer par les flics sur plainte des voisins. “Tapage nocturne !” lui crie le gros flic moustachu. Faut dire qu’il n’y a pas été de main morte. Il avait mis à fond la musique. Il se retrouve alors au poste pour interrogatoire avec le gros.

Le flic : Alors c’était quoi ce bordel gamin ? ! ! ? ?

Jules : Ben, c’était A Drug For All Seasons de F5.

Le flic : C’est quoi ce truc ?

Jules : C’est le nouveau groupe de David Ellefson, m’sieur.

Le flic : Qui c’est ce Eléphant ? Encore un délinquant ?

Jules : Mais non, Ellefson c’est l’ancien bassiste de Megadeth qui a quitté le groupe après l’accident de Dave Mustaine.

Le flic : Tiens ça me dit quelque chose Megadeth. Je crois que j’ai écouté ça quand j’étais plus jeune. C’était du bruit comme maintenant.

Jules : Ah mais non, m’sieur, F5 c’est de la musique pour djeunz. C’est moins technique que Megadeth, c’est plus direct. Et puis on ne retrouve pas de soli.

Le flic : De Soli ? Un nom de mafioso ça ! !

Jules : Mais non, je parlais de solo de guitare. Eh bah là on n’en retrouve pas. C’est vraiment direct dans ta face…euh…efficace, c’est de la musique efficace. D’ailleurs, l’album compte 12 chansons pour une demi heure de musique. Ca fait très radio diffusable, si vous voyez ce que je veux dire.

Le flic : Non je vois pas…

Jules : Ca sonne très américain. Ca pourrait passer sur MTV car, même si vous trouvez que c’est du bruit, je peux vous assurer que l’album est très mélodique. Ecoutez Hold Me Down. Le tempo y est enlevé mais le refrain est imparable. Ou dans le même genre Defacing. Les mélodies sont faciles à retenir et ça bouge bien derrière. Faut dire que la section rythmique est excellente. Bien sur il y a Ellefson, mais David Small, le batteur, tient bien le rythme mais surtout apporte quelques petits breaks sympas ici et là.

Le flic : Ah oui, c’est ça qui explique le bruit…

Jules : Ah mais je n’ai pas fini. Les deux gratteux assurent la parfaite liaison entre rythmique entraînante et les mélodies easy-listening.

Le flic : Izzy Lissening, il jouait pas dans les Guns n’ Roses ?

Jules : Ahah mais non c’était Izzy Stradlin… Là je parlais de mélodies faciles à retenir. C’est vraiment une caractéristique de l’album ces mélodies. Mais du coup ça peut le rendre un peu trop homogène. Les compos étant basées toujours sur le même schéma…

Le flic : Tu veux dire qu’il est pourri ton disque c’est ça ?

Jules : Non, je dis que je comprends si quelqu’un me dit que c’est toujours la même chose. Enfin, je nuance quand même. Les compositions ont quand même une personnalité propre. Par exemple, les deux titres d’ouverture, Faded et Dissidence, sont plus rentre-dedans que ceux que j’ai cité tout à l’heure et ceci grâce à la voix de Dale Steele.

Le flic : Ma femme lit les bouquins de Danielle Steele, ils sont pas de la même famille par hasard ?

Jules : On parle de Rock là, pas de putain de romans à l’eau de rose ! ! !

Le flic : Ohh ! ! Tu te calmes gamin ! !

Jules : Ouais, mais je suis passionné et la comparaison était nulle ! ! Car Dale Steele chante de manière agressive sur ces deux morceaux, à tel point que j’ai crû entendre Robb Flynn a certains moments.

Le flic : Hum…

Jules : Mais il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas un chanteur à la tessiture extraordinaire. Il est bon techniquement mais sans plus. Ca correspond bien à la musique du groupe surtout qu’il apporte son lot de bons refrains, mais si le groupe veut complexifier sa musique, pourra-t-il suivre ? Rien n’est moins sur.

Le flic : Ca m’avait l’air bien puissant quand on est venu te pincer gamin…

Jules : Oui c’est vrai que la production est bien bonne. Ce n’est pas surproduit avec des effets dans tous les sens ni trop garage. Encore une fois, le son a ce mélange de puissance (dans les riffs notamment) et de finesse car les instruments sont tous bien mis en valeur. Pour la petite histoire, le producteur est un gars du nom de Ryan Greene qui avait bossé avec Megadeth du temps de Countdown To Extinction. Un bon exemple à ça est la reprise de Edie Bricksell, What I Am, qui commence tranquillement avant de s’énerver sur le refrain et de manière plus convaincante sur la fin. Mais c’est vrai que ce n’est pas la meilleure chanson de l’album.

Le flic : Ca m’a l’air d’être moins une musique de sauvage que ce que j’avais cru…

Jules : Oui et c’est d’autant plus vrai lorsque vous écoutez la chanson éponyme…

Le flic : C’est quoi ce titre de merde ? ?

Jules : C’est la chanson qui a le titre de l’album, A Drug For All Seasons. Ca commence de manière très calme, limite planant, avant de partir de plus belle dans une certaine puissance juvénile. Ou même si vous écoutez l’outro, c’est complètement planant. C’est juste Ellefson sur une basse 12-strings…

Le flic : Hum… (rêveur)

Jules : … Il nous fait atterrir en douceur. Faut dire qu’on a été sur la corde raide pendant 30 minutes.

Le flic : Ca m’a l’air d’être le disque du siècle ton truc.

Jules : Non je dirais pas ça. Il ne restera pas dans les annales mais il remplit parfaitement son office. Il est direct, efficace, mais toujours mélodique, si bien qu’on se retrouve, bien plus tard à chantonner les airs des chansons. C’est vraiment le genre de truc à écouter en bagnole, ça fait vraiment du bien. Et parfait s’il ne dure que 30 minutes, on s’ennuierait s’il durait plus longtemps. C’est un disque à écouter fort pour se défouler. Il ne remportera pas la palme de la créativité mais on s’en moque.

Le flic : J’ai apprécié ta franchise gamin. Je vais te laisser partir, mais la prochaine fois mets un casque… Tu risquerais de te faire mal à la tête !

Geante cette chronique, j'ai pas particulierement aimé ce disque, mais à te lire, ça donne envie de lui redonner sa chance!!

Hum, mon post sert un peu à rien vu que je connais ni le groupe ni l'album (forcément, sans connaitre le groupe..), mais je poste juste pour dire que la chronique est excellente