Helloween - Better Than Raw (1998)
Cet album a une couleur particulière pour moi. Tant de souvenirs me viennent en tête en en parlant. Je me rappelle. Nous sommes en 1998. Quelques semaines avant est sorti
Virtual XI d’Iron Maiden, là encore beaucoup de souvenirs emplissent mon esprit. Le temps de la douce insouciance…
A l’époque j’étais en seconde, un gamin donc, une tête de nœud. En me promenant à la Fnac, je mis le casque et sélectionna le disque des citrouilles. La pochette, il faut dire, était bien tentante. Du groupe, j’avais le
High Live en K7, une copie d’un cd que m’avait ramené mon père. La K7 a bien tourné…
La musique démarre. Quelle claque ! ! ! Putain, c’est mélodique et pourtant il y a une puissance dingue. On est loin du Maiden de l’époque. La prod y est pour quelque chose, mais la manière de jouer des protagonistes est hallucinante, la partie de batterie de Kusch est affolante ! ! ! J’apprendrai plus tard qu’il s’agit du dernier titre,
Midnight Sun.
Pourtant, faute d’argent, je repars bredouille, avec cet air entêtant dans les cages à miel.
La réflexion fait son chemin malgré tout à mesure que je trace le mien. Et c’est par une superbe journée pendant les vacances de Pâques que je décide d’aller acheter cet album. Je me fais tout le chemin à pieds soit 3 ou 4 kilomètres par une chaleur certaine. C’est dingue comme il faisait chaud ce jour là. Je finis par arriver et bien sur, je tiens bon, j’achète le précieux sésame. Finalement après m’être acquitté de la somme due, je rentre chez moi et toujours à pieds. C’est dingue comme le chemin paru long alors.
J’enclenche le bouton play. BAM ! ! ! C’est parti pour l’intro heavy-orchestrale. Au premier abord je suis déçu, je n’entends pas l’intro du titre qui se révèlera être
Midnight Sun. Pendant tout l’album je l’ai attendu ce morceau. Marrant qu’il se trouve à la fin.
Quoiqu’il en soit, l’intro fait sacrément mal. Dans ce genre, j’ai rarement entendu si accrocheur…et c’est le but d’une intro. On enchaîne alors sur
Push ! ! ! Putain mais c’est quoi cet album de fou ? ? ? ? Ce sont les gars du
High Live ? ? ils ont bouffé du lion ou quoi ? ? On a bel et bien la compo la plus heavy de l’album…et probablement de Helloween (quoique sur
Walls Of Jericho les titres font mal aussi). La voix de Deris et c’est incontestable ici, sied parfaitement à la musique.
Falling Higher se veut plus classique, mais elle n’en est pas moins redoutable avec son refrain super catchy et encore une batterie hallucinante. La dynamique est là et bien là. Ecoutez le jeu de Kusch encore, qui s’en donne à cœur joie (à la Lombardo pour résumer).
La variété est pourtant de mise, notamment les titres plus catchy comme
Hey Lord ! un mid tempo qui arrive comme une accalmie après 2 titres complétement fous.
Time aussi joue ce rôle et à merveille. Il s’agit de la seule ballade de l’album et, quoique classique, elle en demeure réussie grâce à ses mélodies imparables. De mélodies on en parle encore avec le single
I Can un titre plus léger, weikathien on va dire, moins métal que d’autres, mais le fun en plus et toujours des mélodies entêtantes. Un vrai single ! Car le fun, les citrouilles en ont toujours eu (ils ont sortis
Chameleon quand même) et le prouvent avec ce titre mélodique et speedée chanté en latin,
Lavdate Dominvm.
Pourtant, on n’est pas au beau de nos (bonnes) surprises. Des titres originaux pointent leur nez, je pense à
Revelation qui ravira les fans de prog musclé ou
A Handful Of Pain avec la présence de claviers et de chœurs qui nous offrent un titre à la fois sinistre (les couplets avec la basse tonitruante de Grosskopf, j’adore son nom) et un refrain plus enjoué. 2 titres composés par l’ami Uli Kusch véritable instigateur de ce regain d’inspiration sur cet album, 2 vraies réussites. Enfin l’album s’achève avec ce titre qui m’avait émerveillé à la première écoute :
Midnight Sun. Et des années après il reste excellent, ce condensé de puissance et de mélodies qui clos à merveille cet album réussie de bout en bout.
Car les compositions sont servis par une excellente prod, bien moins stéréotypée que celle de l’ami Bauerfeind et qui garde ce mélange de brut (les couplets sur
Revelation avec des guitares, une basse et une batterie qui fond plus que mal) et de raffinement (le son travaillé sur
I Can). Et bien sur les protagonistes sont au top. Les soli par exemple loin de faire dans la démonstration apportent une touche à la chanson. Roland Grapow, même s’il ne compose pas sur cet album (les tensions étaient déjà là), nous en pond de beaux (sur
Push par exemple ou
Revelation).
Au final, cet album est une vraie bombe, le meilleur de la période Deris et mon préféré d’Helloween. Evidemment, il a une valeur sentimentale forte pour moi, mais même en prenant du recul je le trouve vraiment excellent et j’ai du mal à lui trouver des points faibles.