Une chronique que j'ai faite il y a deux bons mois de celà et qui rejoint l'avis de Noise
Ah, on peut dire que j'aurais mis le temps à chroniquer la dernière oeuvre des Californiens de
Nevermore. Normal, ce disque demande de nombreuses écoutes pour être assimilé et, du temps, j'en ai un peu manqué dernièrement...
Après son monumental
Dead Heart in a Dead World, sorti en 2000 et qui m'avait permis de découvrir et surtout d'énormément apprécier le style proposé par les Américains, ces derniers m'avaient grandement déçu avec leur
Enemies of Reality, sorti deux ans plus tard et qui manquait cruellement d'inspiration. La faute apparemment avec une fin de contrat avec leur maison de disques qui ne leur avait pas alloué l'attention et surtout le budget nécessaire à la réalisation de cet opus. Résultat: un album moyen au son épouvantable, qui ne rendait en rien justice à la formation de Seattle.
Trois ans plus tard, le groupe réintègre sa maison de disques qui, pour lui prouver son soutien, remixe entièrement l'album avec un son enfin correct (ce qui est quand même rare dans ce milieu et qui prouve à quel point
Nevermore est un groupe talentueux qu'on n'a pas vraiment envie de laisser partir).
Puis arrive enfin le nouvel album du groupe:
This Godless Endeavor, qui voit celui-ci renouer enfin avec une musique de très grande qualité.
Oh, pas de grand changement, le groupe n'a pas souhaité évoluer dans son style, ce qui n'est pas plus mal étant donné qu'il propose une musique moderne, novatrice, aux limites de l'avant-gardisme ! Non, le groupe a simplement souhaité se remettre sur les rails, et on peut dire, avec un tel album, qu'il y est parvenu haut la main !
Dès le premier morceau, "Born", on sait déjà qu'on a affaire à un retour absolument fracassant: son d'enfer (il faut dire que c'est l'infatigable Andy Sneap derrière les manettes), rythmique impeccable, un Jeff Loomis qui fait à nouveau des miracles sur sa six-cordes (non, mais, écoutez moi ces soli de la mort) secondé en cela par un Steve Smyth qui n'a au bout du compte presque rien à lui envier, et bien évidemment un Warrell Dane au timbre unique dans le genre derrière le micro.
S'ensuivent ensuite une floppée d'excellents morceaux: "My Acid Words" et son thrash alambiqué, "Medicated Nation" avec son riff principal assassin, tout comme celui de "The Psalm of Lydia". Au milieu de tout ça, quelques perles: "Final Product", absolument génial et accessoirement mon titre préféré du disque, le magnifique "Sentient 6", power ballade littéralement envoûtante, pesante, au final explosif et dantesque (quel riff de tueur !!!) et les deux derniers morceaux de l'album: "A Future Uncertain", inventif au possible et annonçant de façon magistrale "This Godless Endeavor", le morceau éponyme de l'album qui, tout au long de ses 8:55, nous enchante par son ambiance, ses multiples breaks et à nouveau ces riffs surpuissants qui nous font tendre l'autre joue !
Dire que les Américains ont rassuré leurs fans avec cet album est un euphémisme. C'est bien simple,
Nevermore vient sans doute de nous pondre là son chef-d'oeuvre, une oeuvre aussi dense et sombre qu'elle est inspirée, qu'il s'agisse des compositions (l'ensemble est très varié et bourré de subtilités) et des textes qui viennent s'y greffer. Tout ici est de très grande classe, racé au possible, et d'une force inouïe !
Ajoutez à l'ensemble un artwork absolument splendide, réalisée par un Hugh Syme au sommet de son art, et vous comprendrez que vous ne pourrez pas vous priver d'un objet aussi somptueux !