le,disque étant disponible officiellement, je reposte ma chro. La première version de ce texte a été écrite pendant ma première écoute d'octavarium; je l'ai ensuite un peu retouché pendant ma seconde écoute du disque pour faire ressortir une opinion globale de la musique proposée sur cet album
Dream Theater - Octavarium
1. The Root Of All Evil (8:39)
2. The Answer Lies Within (5:19)
3. These Walls (7:36)
4. I Walk Beside You (4:29)
5. Panic Attack (8:13)
6. Never Enough (6:46)
7. Sacrificed Sons (10:43)
8. Octavarium (23:59)
2 ans après le très controversé Train Of Thought, voici le nouvel album du quintette américain. Avec ce disque, le groupe est attendu au tournant. Voici une petite revue piste par piste puis une petite synthèse à la fin. On commence avec ...
The root of all evil
ça commence par la résolution de l'accord de fin d'In The Name Of God. On a une intro instrumentale inquiétante, la batterie reprend la rythmique de This Dying Soul, et plus particulièrement le passage pompé sur Noose d'Ark. On débouche sur un riff heavy mid tempo. LaBrie enchaine avec des effets sur sa voix. Le son est bizarre, assez étouffé. Y a un coté Alice In Chains présent, dans le style de son et de riff, même dans les mélodies vocales. On y trouve pas mal de clins d'oeil à l'abum précédent, via des repiquages de lignes de chant, notamment celle de la fin du refrain de This Dying Soul. Il y a notamment un passage qui rappelle The Glass Prison j'ai l'impression (pas étonnant, c'est la suite de la série).
Rudess utilise toujours ses sons de clavier à la con, par contre, bye bye les soli tibididi à 260 à la noire, là il se calme. Les interventions piano sur ce titre sont assez pertinentes sur l'outro je trouve, au revoir les nappes pompeuses surchargées avec plein d'accords, les phrasés sont déjà plus recherchés et construits.
Le morceau est peut-être un peu trop long vis-à-vis de son contenu (8:39) . En condensant un peu, on aurait pu avoir un truc plus efficace. Ce morceau laisse un effet très bizarre qui débouche sur le premier constat de ce disque : le rythme est vraiment binaire, et cela se confirmera sur la plupart des morceaux de cet album. Bref, morceau en demi teinte. On enchaîne sur...
The Answer Lies Within
La ballade de l'album, ça commence avec du piano. Dès les 30 premières secondes, on a compris. C'est parti pour de la soupe. C'est mièvre. Au revoir le coté entrainant d'un Wait For Sleep, on se rapproche plus d'un Through Her Eyes. Le quatuor à cordes débarque. ça se veut fin, en fait c'est un peu lourdingue. Beurk. Bizarre d'avoir mis ce titre au début de l'album. Enfin bref, rien de passionant là dedans.
These Walls
Intro de Petrucci assez moche (genre fin de Misunderstood), puis ça enchaîne avec un riff sur lequel Rudess envoie une mélodie de synthé. Le couplet se fait sur un mid tempo arpégé. C'est pas surchargé et plutot bien arrangé. Et voilà que pour ammener le refrain, on se tape une montée en accord entendue 1000 fois. Certains trouveront ça mou du genou, mais les mélodies vocales semblent plus recherchées que sur le précédent album.
Là encore, ce qui frappe, c'est une certaine linéarité; et un coté répété qui fait que le titre traine trop en longueur. Le radio Edit avait tout dit et était plus concis. Les soli de Petrucci sont agréables mais pas vraiment recherchés; par contre au revoir le shred, trois titres et quasiment pas d'enquillage de notes. C'est le deuxième constat de l'album. On poursuit avec...
I Walk Beside You
C'est du U2 ? ça y ressemble beaucoup en tout cas. Que ce soit dans les interventions de Petrucci après le premier refrain ou dans le jeu de Portnoy par moments et l'omniprésence de la ligne de basse. Le refrain sonne comme de la brit pop. C'est vraiment inhabituel pour Dream Theater. Les couplets et les refrains sont clichesques et franchement quelconques (imaginez du U2 de troisième zone).
C'est le titre le plus court du disque, mais on en retient pas grand chose, c'est trop linéaire. Peut-être une des plus mauvaises de ce disque et le premier flagrant délit de plagiat. On enchaine ensuite avec...
Panic Attack
back to Train Of Thought. Portnoy qui cogne, riff de Petrucci avec un son gras et baveux (pas net comme sur The Mirror) pas particulièrement inspiré, Labrie débarque avec des effets sur la voix un peu moches. Le passage instru arrive, avec un Rudess assez inspiré sur son piano (si si, je vous jure; tout arrive
). Ce titre est un peu bordélique, beaucoup de parties différentes mais qui s'enchaînent assez bien. Les interventions de Rudess au piano ammènent une vraie densité au son, contrairement à ce qu'on pouvait trouver sur l'album précédent.
Certains passages sonnent très Muse quand même dans le chant avec des montées en aigues à la Bellamy (pompage de Stockholm Syndrome), et c'est l'influence la plus visible sur l'album pour l'instant. On a droit à un passage instru chiant avec des sons à la Rudess, des sweep, du staccato à fond (genre chromatismes du vol du bourdon en aller-retour). Portnoy cogne un peu trop sur la fin avec de la double, et l'outro est inutile. Encore une fois, on a droit à un morceau qui contient quelques bonnes idées mais elles se noient dans la longueur du titre. Après, nous avons droit à...
Never Enough
Titre mid tempo et pas trop long (6:46), avec des effets sur la voix, et le piano en soutien. Riff de guitare étouffé, plus sons de synthé modernes. Un solo sympa, mais maintenant c'est au tour de Muse d'être encore copié. Si vous n'aimez pas Muse, n'écoutez pas ce titre ! C'est un défaut récurrent maintenant depuis 3 albums : les influences trop visbles.
Pas grand chose à dire, effets sur la voix un peu laids, mais ça s'écoute.
Sacrified Sons
Titre lent, assez mou au début. Petites notes de piano et petits arpèges de Petrucci, puis Rudess sort enfin son nouveau jouet : le continuum (2:11 -> 2:34). L'orchestre débarque; ne vous attendez pas à un truc dense à la Beethoven, il est juste là en soutient et est ** relativement ** discret. Ca accélère progressivement et Rudess nous lache un solo de clavier. Ca rappelle parfois Metropolis Pt2, un morceau assez épique à la Beyond This Life en 2 parties, une première qui est chantée, et la deuxième instrumentale où on envoie du solo avec des variations de thèmes. Bon ça reste relativement mélodique mais c'est très dans l'esprit Beyond This Life : des interactions guitare/clavier. Alors que Portnoy se montrait relativement discret jusqu'ici, à la fin, il envoie la purée et fout plein de breaks dans l'esprit de la fin de la version live de Finally Free.
Alors que jusque là, le disque semblait très linéaire rythmiquement, le bonhomme se réveille. Ses fans seront satisfaits
Ensuite on attaque le gros morceau du disque, le titre qui, selon Portnoy, remplacera A Change Of Seasons dans le coeur des fans LOL :
Octavarium
Le son monte progressivement, la densité du son augmente, Rudess nous ressort le continuum et l'ambiance très Floydienne se développe. C'est du pur ambiant pendant près de 4 minutes. On tombe ensuite dans le pur rock progressif des années 70 mais joué à la sauce actuelle (cf. transtlantic). On a même droit à des soli de flûte de ce morceau
(ça sonne quand même un peu "niais"). Fans de Genesis (période prog bien sûr
) et Yes, régalez vous. Le tout coule bien, pas de transition foireuse à noter. Le morceau progresse vraiment, plus on avance, plus ça se modernise. Le morceau contient de bonnes idées mais ça se disperse sans doute un peu trop. Néanmoins, Dream Theater montre qu'ils ont encore des ressources pour produire quelque chose de convenable (depuis 2 albums, on commencait à en douter). Les passages instru font un peu trop "enquillage de notes" mais ça reste relativement bien intégré à la compo.
Certains plans font penser à nouveau à Beyond This Life et Rudess sort le Moog avec des sons de claviers hyper rétros. Le ton se durcit vers la fin du morceau (19:00) et LaBrie finit le passage avec des hurlements à la Devin Townsend, pour du Dream Theater, c'est du jamais vu. Malheureusement, après ce passage énervé, on tombe dans la soupe sirupeuse avec l'orchestre qui sonne ultra-pompeux. Notons pour finir que les oreilles attentives auront noté les nombreuses reprises de thèmes des chansons précédentes.
Le disque est varié, finie l'écriture mono-modale et les soli à la con, il y a une plus grande richesse dans l'écriture et on retombe dans un cadre assez mélodique. Concernant les prestations individuelles, Myung très en retrait (sauf sur certains passages mais c'est rare). Les interventions piano de Rudess sont moins pompeuses que ce qu'il proposait avant, Petrucci se calme au niveau de la vitesse d'execution, mais bien que mélodiques, les soli des deux musiciens ne sont pas particulièrement mémorables. Mais c'est LaBrie qui porte vraiment le disque, les autres ne sont là que pour le "décor" estampillé DT. Toutefois, certains morceaux sont toujours trop longs pour capter l'attention de l'auditeur du début à la fin. Autre défaut récurrent, la présence des influences qui tournent par moment au plagiat, même si cela reste ici relativement limité comparé à l'album précédent.
Trois parties se détachent de l'album : la première (de The Root Of All Evil à never Enough) est assez inhabituelle, morceaux aux structures simples avec un rythme relativement linéaire et binaire.
La deuxième partie est "Sacrified Sons", retour au prog, morceau assez long avec un schéma classique à la Dream Theater période SFAM pour ce genre de titre.
Enfin, le gros morceau de 24 minutes; Octavarium, qui nous fait revenir 30 ans en arrière avec un voyage dans le temps qui, malgré quelques longueurs et un ou deux passages dispensables, n'est pas si mal.
Je n'attendais rien de ce disque, et finalement, ce n'est pas aussi mauvais que ce que j'avais pu craindre. De bonnes idées, des chansons merdiques, des chansons assez sympas, des passages réussis, d'autres ratés et un disque globalement varié. Qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas un disque parfait et l'époque Kevin Moore est définitivement passée, on reste à des années lumières de la trilogie Images And Words-Awake-A Change Of Seasons et ce n'est pas avec ce disque que les fans de la première heure vont se réinteresser au groupe, néanmoins, c'est pas si mal. Les die hard fans, le trouveront merveilleux, génial, fantastique bla bla bla, ceux qui detestent continueront de dire que DT CDLM. Ceux qui ont laché le groupe récemment porteront peut-être un peu leur attention sur ce disque et l'apprécieront à sa juste valeur. Quoiqu'il en soit, cet album enterre sans problème les deux albums précédents (grace aux deux derniers morceaux, qui représentent presque la moitié du disque).