NIGHTWING - Marduk (98) Black Metal culte (et haineux)
MARDUK – NIGHTWING (98)
Genre : Black Metal culte brutal et rageur.
Edit de Chips: Moi j'aime bien quand ya la pochette avec
Edit du Canard : Merci j'avais oublié - et mais putain c'est pas une mise en abyme ça ? Un Topic dans le post ! Arf !
Comme je vous le disais la semaine dernière, je vais essayer de présenter régulièrement un album majeur du Black afin d’initier « correctement » ceux qui veulent ou de parfaire les connaissances des autres.
INTRO :
Avant toute chose il faut préciser que si MARDUK peut être considéré comme un acteur majeur du genre, il n’a en revanche pas sorti véritablement de chefs d’œuvres fulgurants comme des groupes comme EMPEROR ou IMMORTAL. La discographie des suédois est en effet très homogène – globalement d’un très bon niveau – chaque album ayant ses partisans, ses points forts et ses chansons phares. Un seul album (pour l’instant) se détache un brin du lot et c’est bien évidemment ce NIGHTWING qui dépasse d’une bonne tète tous les autres opus. C’est au final un album que je trouve même indispensable et qui ne dépare pas – loin s’en faut ! – une sélection des meilleurs albums du Black Metal.
Est-il besoin de rappeler les qualités du quatuor suédois ? Pour éviter que cette modeste Chro se transforme en un interminable éloge en hommage à la bande à Morgan, je vais limiter mon propos à un paragraphe (même pas) et donc synthétiquement :
MARDUK est un groupe énorme pour les raisons suivantes et en vrac : rapidité d’exécution (les SLAYER du Black), haine et rage authentique parfaitement retranscrites ce qui sied on ne peut mieux au genre musical, une atmosphère sombre assez bien mises en valeur par des textes globalement travaillés, une « patte » caractéristique – « the MARDUK’s Touch » - un son à eux cru, sans concession, des guitares tranchantes, des riffs thrashy, une heureuse alternance de passages mid tempo / blast beasts, des petites touches Doom de çi de là … ajoutez à cela une ambiance bien souvent malsaine qui met parfaitement en relief la musique et des constructions de chansons assez bien foutus (avec souvent des structures moins conventionnelles, inattendues alternant des titres presque « épiques », des morceaux courts et bourrins, et des tas de ruptures). Bref, tout cela, c’est MARDUK et vous comprenez aisément pourquoi ce groupe sort évidemment du lot des innombrables groupes de Black sans saveur ; et vous comprenez aussi aisément par la même occasion pourquoi tout le monde ne peut pas être fan de MARDUK (ça rigole pas quand même et on est aux antipodes du speed mélodique par exemple).
Stop, j’arrête là. MARDUK est pour ces raisons un groupe à mon sens incontournable du genre, et NIGHTWING est leur chef d’œuvre. Point. A la ligne.
Quel est l’intérêt du skeud en plus des qualités visées plus haut ? La première qualité de NIGHTWING est de ne disposer que d’excellents titres et surtout assez variés. MARDUK, avec cet album, va montrer principalement deux facettes et par la même occasion l’étendu de leur talent.
Je m’explique : les titres 1 à 5 = MARDUK mode « classique » ; le titre 6 va servir de transition doomisante, et les morceaux 7 à 10 forment une sorte de mini concept autour de Dracula. C’est surtout en cela que NIGHTWING s’avère être fantastique car c’est aussi une synthèse de ce que MARDUK fait de mieux.
Alors on va rentrer un peu dans le détail, ne vous inquiétez pas (j’en vois qui s’impatientent au fond). Et je vais même opter une fois n’est pas coutume pour un mini plan :
I)NIGHTWING, l’efficacité du classicisme Mardukéen (titres 1 à 5).
Et pourtant, je peux vous dire que cet album commence pas terrible avec PRELUDIUM. Et c’est d’ailleurs le principal reproche qu’on peut lui faire à cet album. La véritable question en l’occurrence étant : mais est-ce vraiment un titre ? Pas vraiment, selon moi, et c’est ce qui m’énerve. Autant les intros/outros de CRADLE sont somptueuses (je vous renvoie par exemple à « At the gates of Midian »), autant celles de MARDUK sentent pas bon de la bouche : une espèce de bouillie mi sympho mi ambiante dont le seul but est de poser l’ambiance déleterre de ce NIGHTWING. C’est assurément une habitude dont MARDUK doit se défaire à moins de se décider à en faire de qualité. Résultat : on la zappe assez vite.
Heureusement, la suite est de bien meilleur aloi (euphémisme): on enchaîne avec un BLOODTIDE de haute volée qui ne fait pas dans le détail : brutal, dense, et sans concession – c’est la facette violente de MARDUK qui nous est présenté avec conviction. Suit « OF HELLS FIRE » : énorme avec un refrain presque « entraînant », parfaitement mis en valeur au passage par la voix outretombesque de sieur Legion. On échappe pas non plus au traditionnel pamphlet « satanico-antichrist », cher à MARDUK,« SLAY THE NAZARENE », qui ne fait pas non plus dans le détail avec au menu : blast beasts, blasphèmes et haine viscérale… bref un autre grand classique à la MARDUK. Le tout se conclut avec l’étonnante et entêtante « NIGHTWING » qui ponctue admirablement la sauvagerie amorcée : véritable éloge nocturne, ce morceau, sombre à l’extrême, opaque et rageur nous dévoile la facette sombre de MARDUK dans toute sa splendeur.
II)Une heureuse transition ( titre 6)
Si NIGHTWING avait continué sur la lancée des chansons 1 à 5, on aurait pas pu écouter l’album d’une traite sans au moins faire une pause, et sans ouvrir les fenêtres. Et c’est là le génie de cet opus, car après vous avoir littéralement « assommé », les suédois vont prendre soin d’aérer leur bébé. Et c’est ainsi que « DREAMS OF BLOOD AND IRON » va jouer ce rôle important de « plaque tournante » de l’album. C’est aussi au passage l’un des meilleurs morceaux de MARDUK. Les oreilles aguerries distingueront un arrière goût « Doom » très prononcé. Que ce soit au niveau de la thématique abordée, ou tout simplement le rythme imposé (plus lent, plus lourd et pesant), cette chanson vient idéalement succéder aux cinq premiers morceaux. La transition est faite, « DREAMS OF BLOOD AND IRON » ne ressemble à aucun autre morceau de l’album, et comme le dirait malicieusement Morgan : « Satan, qu’il est bon ! ».
III)L’autre NIGHTWING, l’atmosphérique (mini) concept en sus (titres 7 à 10).
Les 4 derniers morceaux de la galette vont tourner autour de la thématique vampirique. On retrouve en vrac un hommage au comte Dracula et quelques références historiques typiquement Carpathiens. Si l’introduction véritablement « Slayerienne » de « DRACOLE WAYDA » laisse entrevoir un morceau bien péchu, la suite du morceau s’avère être beaucoup plus ambiant. La suite de NIGHTWING sera dès lors beaucoup plus soignée en matière d’ambiance. On notera à ce propos les nuances opérées par Legion dans son chant qui se veut moins rapide, plus sombre (presque blasphématoire) à la limite de l’imprécation par moments. Je dois dire que j’ai beaucoup hésité à utiliser le mot « concept » (la touche « Backspace » m’a bien démangé, mais j’ai fait le choix de laisser tel quel) – trop lourd de sens et à priori antinomique avec la musique de MARDUK. C’est quand même un peu abusé de parler de conceptualisation quand on parle de MARDUK même si je voulais souligner les admirables dissociations que le groupe a réussi à faire avec NIGHTWING.
Putain ma chronique est vraiment trop longue. Alors en conclusion, NIGHTWING est un putain d’album. Oubliez PANZER, ou WORLD FUNERAL et jetez en priorité une oreille attentive sur cet album, leur meilleur, et un sommet du Black qui contient presque en son sein – comme j’ai tenté de vous l’expliquer – deux CDs en un.
J'allais oublier de signer
Morceau préféré du Canard : Dreams of blood and iron
Morceau à chier : Preludium
Morceau phare : Nightwing
Morceau représentatif : y a pas