Rage : Trapped : 1992
Après une année 1991 passée sur les routes, Rage reprend le chemin des studios dès le début de 1992 pour enregistrer son 6ème album studio. Sven Conquest, ingénieur du son sur l’album précédent devient producteur de l’album et il fait un bon travail, le son de l’album est très bon. Le line-up reste stable, en power trio autour de son leader charismatique Peavy Wagner, et la cohésion du groupe est encore plus forte que sur Reflections of a shadow, leur opus précédent. Et de fait, le groupe qui montrait déjà de nets progrès nous délivre un power métal toujours très efficace mais de plus en plus mélodique, on peut y voir le début d’une mue qui
va se continuer sur les années.
Shame on you qui ouvre le disque en est un bon exemple, c’est un excellent titre précédé d’une courte intro assez originale; Peavy alterne une voix chuchotée avec une nettement plus heavy, les riffs de guitares suivent le même chemin, tantôt presque thrash, tantôt plus nuancés donnant au morceau une ambiance assez sombre.
Le début de l’album est une véritable réussite, Solitary man est un tube en puissance avec un refrain imparable très efficace en live, Enough is enough et Questions se démarquent aussi, cette dernière notamment vaut par son ton très mélodique qui permet à Peavy de montrer l’étendue de ses progrès au chant.
On remarque aussi Baby I’m your nightmare, ou Rage utilise déjà les services d’un orchestre, le résultat est bon et il permet au groupe de se diversifier. Une power ballade est au programme, Not forever, assez puissante et jamais mièvre. Mais Rage n’en oublie pas pour autant ses racines thrash avec Power and greed ou Medecine.
Mais si ces morceaux sont efficaces, force est de constater que l’album est affaibli par des morceaux dispensables qui l’alourdissent, tel la reprise de Accept (Fast as a shark) certes réussie mais qui aurait plus eu sa place sur un single.
Rage réalise malgré cela un très bon album, le meilleur depuis ses débuts, de plus on sent que le groupe dispose d’une forte marge de progression avec des musiciens très doués, Manni Schmidt est un guitariste très talentueux.
On remarque aussi une pochette assez réussie d’Andreas Marschall qui est plus réussie que les précédentes.
