Bruce Dickinson : accident of birth

Bon je commence au pif avec celui-là, en 1997 Bruce sort de l’expérience Skunkworks frustré et déçu, l’album n’a guère marché malgré ses qualités indéniables et même ses fans se sont montrés très critiques vis-à-vis de la nouvelle orientation musicale, plus hard rock prise sur Skunworks. Le groupe a donc spiltté vers fin 1996, Bruce ayant sans doute compris qu’il filait droit dans une impasse commerciale et artistique. Car il ne faut pas se leurrer, Bruce a choisi le retour au heavy et la fin de son éphémère groupe en ayant bien saisi que c’était bien le moment de revenir au heavy, je me souviens bien de l’époque, Angra venait de sortir Holy land, Hammerfall était pas loin derrière, Bruce a très bien senti la mode revenir, il lui manquait juste une petite aide
C’est son ami Roy Z qui va lui filer ce coup de main, l’homme avait écrit plusieurs démos bien heavy et les a logiquement proposés à Bruce. La machine est de retour et va aller très vite, l’album est prêt en quelques semaines et voit le retour d’un autre ancien qui avait vu sa carrière fonctionner au ralenti, Adrian Smith. Et comment ne pas causer de la pochette qui a mis tout le monde sur le cul avec le meilleur dessin de Derrek Riggs depuis des années, avec ce fils de Eddy menaçant prêt à prendre la relève du grand Eddy.
Bruce, qui ne manque pas de flair, joue a fond la carte du revival heavy et cherche a rallier les fans déçus de Maiden, et l’alchimie va fonctionner de fort belle manière il faut l’avouer.

Petit aparté de mes souvenirs personnels :

Je me souviens bien de la sortie de ce disque, à l’époque, l’attitude de Bruce et des médias métal m’avait exaspéré, lui pour son côté opportuniste, je me souviens de l’interview de Hard Rock à l’époque, on sentait bien le côté mercantile du truc, et les médias pour le lâchage de Maiden après la fin de la tournée X-Factor, c’était facile le groupe était en stand by et ne servait guère à vendre. De fait, j’ai mis 1 an à écouter ce disque, j’ai attendu la sortie de Chemical Wedding pour être bien convaincu de la qualité artistique de ce retour.

Retour à l’album :

Accident of birth est très varié et représente tout ce que Bruce sait faire de mieux, avec quelques bémols bien sur. Avec Freak, on prend un direct d’entrée, le titre très lourd représente bien les influences Sabbathiennes de Roy Z, mais il manque un peu de mélodie pour convaincre pleinement. En fait l’album va crescendo, on arrive a une intro très bizarre au titre improbable, du pur Bruce quoi, et ensuite c’est la très grosse baffe avec l’enchaînement Taking the Queen, Darkside of Aquarius, mélodique, épique, chant au meilleur, Bruce n’avait pas chanté comme ça depuis, au moins un paquet d’années, musiciens autour en béton, le duo Smith-Z fonctionne à merveille et rappelle la complicité Smith-Murray.
Bruce joue ensuite à fond la carte maiden avec Road to hell qu’on croirait tout droit sorti des ateliers Harris, j’ai tendance à prendre cette chanson pour un titre non fini ou rejeté des sessions de Fear of the dark ou une volonté de Bruce et de Adrian de montrer que le son Maiden c’était aussi eux, à vous de choisir.
La ballade qui suit est plus anecdotique, Man of sorrows ne m’a jamais convaincu et me rappelle le faiblard Wasting love, en bien meilleur certes mais elle coupe le rythme de l’album. S’en suit mon morceau fétiche de Bruce en solo, je le hurlais encore hier en bagnole , Accident of birth, le plus moderne de l’album avec un rythme presque martial, un refrain monstrueux, un riff de guitare gigantesque, enfin en bref un tube absolu porté par un Bruce en état de grâce.
La fin de l’album demande plus d’attention et passerait presque inaperçu en première écoute, je sais de quoi je parle , on trouve Magician et Welcome to the pit d’abord, deux bons titres un peu en déca auxquels il manque un petit quelque chose, la patte d’un Steve Harris sûrement, on finit sur une excellente note avec un Omega entre mélodie et riff très lourd, une bonne power ballade et Arc of spade, autre titre lent porté une fois de plus par le chant de Bruce et la gratte acoustique de Roy Z

On tient donc là un retour en grâce presque inespéré de la part de Bruce Dickinson et de Adrian Smith, bien décidés à retrouver leur place au sein de la famille heavy métal, et d’ailleurs on en viendrait presque à se demander à l’écoute de l’album pourquoi Bruce est parti, c’est un petit défaut de voir ce disque ne pas se démarquer assez de Maiden, l’album suivant gommera net cette impression.
Par contre, l’album marchera peu bizarrement, Castle communications l’ayant très mal promotionné et les fans de Maiden ont eu tendance à ignorer Bruce et sa carrière solo jusqu’à son retour dans Maiden.