Mr Big -
Lean Into It
Vous savez, dans plusieurs questionnaires interminables qui courent sur internet, qui remplissent les blogs et même parfois les forums, il y a une question qui revient toujours : "quel album utiliseriez-vous pour séduire un membre du sexe opposé?" (ou quelque chose dans ce genre-là).
Bon. Eh bien si jamais quelqu'un a voulu répondre à cette question en pensant à me séduire, moi, il aurait dû répondre Mr Big, Lean Into It. Parce que c'est la musique la plus excitante que j'ai jamais écoutée.
Comprenez-moi bien. Toutes les chansons parlent d'amour et/ou de cul. Et comme ce sont des mecs qui chantent, ça parle de filles. J'en déduis que c'est un album pour nous, membres du sexe faible. Oui parce qu'en plus, si ça avait été adressé à des hommes, les musiciens n'auraient peut-être pas posé comme ça, les cheveux permanentés au vent, les chemises un peu ouvertes, le regard coquin et le sourire viril. Il est vrai que Billy Sheehan semble porter une perruque barbie, et que Paul Gilbert a des frisottis de fille, mais ça ne fait rien, c'est la mode qui voulait ça après tout. Et puis on est rock'n'roll ou on ne l'est pas.
Musicalement, ça donne quoi? C'est un peu comme Van Halen, mais en plus hot. J'insiste vraiment sur le côté sensuel de l'album parce que c'est ce qui ressort. On pourra en faire abstraction si on le voudra, mais cet album gardera des propriétés un peu aphrodisiaques. Les rythmes ne sont pas "joyeux" ou "entraînants", ils ne donnent pas "la pêche". Ils incitent à se déhancher dans une danse voluptueuse et un peu exaltée. Ça n'a rien à voir. Moi je collerais sur la pochette une étiquette "déconseillé aux moins de 15 ans".
Le summum de tout ça, c'est A Little Too Loose. Enfin, je crois. Niveau paroles, musique, et tout ce que vous voudrez. Avec une de ces voix graves qui vous hérissent le poil, et un rythme langoureux qui vous met le sourire aux lèvres.
Il y a aussi deux ballades kitsch. To Be With You, la typique ballade accoustique qui plaît aux filles et qui parle d'amour (oh que c'est mignon). Avec un refrain qu'on chante tous en choeur en claquant les doigts, et en affichant un sourire mièvre. L'autre, c'est Just Take My Heart. Celle-là, à chaque fois que je l'écoute, j'imagine les BackStreet Boys habillés en costard blanc, les cheveux luisants de gel, en train de faire une chorégraphie splendide. C'est vraiment fort.
Et puis il y a Green-tinted Sixties Mind, une chanson qui parle d'une fille des années 60 (il faut franchement qu'on m'explique les paroles un jour, parce que je vois pas où Paul veut en venir). Une chanson à la mélodie incroyablement mièvre, très mimi, dont on raffole.
Tout ça, avec la voix un peu éraillée d'Eric Martin, le gars à la frange la plus mignonne des Etats-Unis, avec ses copains en choeur aux refrains, et les "ouuhhh", "aaahh" et "oooohhooohh" de rigueur.
Pour faire sérieux (quand même, je suis en train de rédiger une chronique, il faut faire sérieux), j'ajouterai qu'on ne présente plus les excellentissimes musiciens que sont Paul Gilbert et Billy Sheehan, qu'on a eu l'occasion de retrouver (en moins bien) dans d'autres formations, et que la prod est époustouflante, et que c'est trop triste qu'ils se soient séparés. Ah, et c'est pas de la musique de tapette. Du grand art. Le meilleur des années 90. Un album vraiment rock'n'roll. 18/20.
Voilà, maintenant je peux être sérieuse pour de vrai. Si la pucelle est un tant soit peu branchée 80s, permanentes & co., c'est avec ce disque que vous la séduirez. Si vous soignez un peu votre tenue, à l'image des quatre jeunes hommes qui posent sur la pochette, c'est dans la poche.
De gauche à droite : Pat Torpey, Billy Sheehan, Eric Martin, Paul Gilbert.
Chronique à deux balles. J'ai jamais su chroniquer. J'ai toujours voulu, par contre, donc ça donne un peu n'importe quoi. Considérez ça comme, euh, un billet d'humeur, ou une digression sur c'que j'aime dans la vie, pas comme une chronique.
