Opeth - Still Life
Style: Death progressif (mélodique?)
Année de sortie: 1999


En 1997, Opeth sortait My Arms your Hearse, album où on sentait que le combo était encore fragile suite au départ d'Anders Nordin, ami d'enfance de Mikael Akerfeldt, batteur d'Opeth et surtout co-leader du groupe... Sur cet album, on sentait que le départ du batteur avait marqué un grand coup dans le style musical d'Opeth, passant d'un métal atmosphérique extrème et relativement complexe à quelque chose de plus orienté death/heavy tout en augmentant les respirations acoustiques et à la voix claire...

Fort de ce nouveau style, Opeth réitère l'exploit 2 ans plus tard avec Still Life, 4ème album du groupe. L'évolution est nette par rapport à My Arms your hearse, tellement nette qu'une fois de plus, on peine à reconnaitre le même groupe...

Still Life commence sur de longues notes froides, glaçantes, mais très calmes, montant en crescendo, comme si la musique provenait du fond d'un gouffre sans fin...Les lamentations du gouffre prennent fin pour laisser place à des arpèges délicates plus vives, plus douces qui laissent rapidement leur place au premier riff, heavy, directement associable avec les arpèges précédentes mais faisant mouche du premier coup...
Puis un break avec une note de nouveau stridente pour rappeller que les abysses ne sont pas si loin. Ensuite c'est un mur du son, un cri de terreur de la part de Mikael, un riff de plomb mais toujours mélodique sur lequel vient s'associer un couplet à la voix graveleuse, terrorisante, auquel viennent s'ajouter de nouveau les lamentations abyssales des guitares, donnant à l'auditeur l'impression d'une déchirure, ne laissant pas passer le moindre souffle de de vie sur son passage... quand tout à coup, enfin, tout s'éclaire, le refrain à la voix claire vient prendre place, prenant aux trippes, chassant le démon effrayant répondant de ses propres larmes aux lamentations froides des guitares pour laisser place à un vide acoustique, dans lequel l'auditeur se retrouve perdu, avant que le prochain mur du son ne le happe.

C'est ainsi qu'en quelques minutes d'introduction, sur 'The Moor', Opeth vient d'imposer son nouveau style, des lamentations, qui s'affrontent à coup de murs du son, de guitares aux cris stridents, déchirants, froids dans les flammes des riffs et des cris ténébreux.

Bien sûr, Opeth n'a pas tout inventé, si vous connaissez Heaven and hell (le titre) de Black Sabbath, vous reconnaitrez ce style de guitares aux cris stridents, aux notes longues et aigues qui s'étirent sans fin au dessus de riffs gras et plombés. Si vous connaissez également Seventh son of a seventh son (le titre encore) de Maiden, vous serez accoutumés du labyrinthe musical tout en progression dont Opeth sait faire preuve...Enfin, si vous connaissez les débuts de Morbid Angel, vous saurez comment il est possible d'exprimer une musique aussi opressante, caverneuse et dévastatrice. Mais jamais personne n'a su présenter celà sur tout un album, et de telle manière, en combinant aussi bien tous ces contrastes...

L'embryon de ce style était déjà présent sur les albums précédents, mais jamais les passages acoustiques n'auront été aussi bien mélés aux passages death, jamais Mikael Akerfeldt n'avait joué de sa voix claire sur des passages violents, jamais tous ces passages ne s'étaient aussi bien complétés. Les guitares ne se font plus face, elles se complètent, la basse n'est plus timidement mise en retrait mais vient plomber le tout de subtilités. Enfin, le jeu de rythmique plus typé jazz que extrème (contrairement à son prédécesseur) du batteur Martin Lopez vient définitivement assoir l'unicité d'Opeth dans la scène métal...

Morceaux choisis: TOUS, sans exception...Mais s'il ne fallait en retenir qu'un seul, je dirai Moonlapse Vertigo, peut être le morceau le plus représentatif de tout le talent d'Opeth qui enchaine les riffs qui prennent aux trippes.
Passages faibles: AUCUN, absolument AUCUN!

Mon préféré d'Opeth (de peu devant Blackwater Park).

Je lui trouverais un petit point faible: Ayant appris récemment que c'est un concept album, j'aurais bien aimé qu'il soit un peu plus clair parce que j'ai pas compris grand chose à l'histoire.

Mes titres préférés: Serenity painted Death et White Cluster. En fait le sublime final de l'album.

Note @ chips: edit ta faute de frappe précédent / présent à l'avant dernier paragraphe.

Les références à Heaven And Hell et Seventh Son sont effectivement plutôt bien trouvées.

Très bonne chro pour un bien bel album (un jour faudra quand même que je me lance pour laisser ma prose lyrique s'exprimer sur ce forum mais la concurrence est rude. En plus j'ai tellement d'albums possibles que j'aurais du mal à choisir.)

Merci pour la faute, je crois que je viens de passer 10 minutes à en corriger et j'avais même pas vu celle-là

Concernant le concept album, il est clair que les paroles de l'album sont assez confuses et on a un peu du mal à capter ce qu'il se passe réellement (même chose pour My Arms your hearse...)

Si on fait attention, on remarque tout de même que le prénom 'Mélinda' est utilisé à plusieures reprises, donc c'est pas trop dur de s'apercevoir qu'il s'agit bien d'un concept album...

j'ai pas voulu aborder le sujet parceque je trouvais ma chronique déjà assez longue, et que je ne suis pas très attentifs aux paroles...
Je peux quand même dire que Mikael Akefeldt est quand même très doué dans son style (bien que celà soit confu)...

Pour résumer l'histoire, celà se passe dans un village dont le narrateur se fait banir (The Moor). Le narrateur est amoureux d'une fille prénomée Melinda dont il est obligé de se séparer...(Godheads Lament)
Après, j'avoue ne pas avoir bien compris ce qu'il se passe, il est peut-être tué (Benighted) et son âme revient au village pour se venger et tuer tout le monde (Moonlapse Vertigo)..Une fois sa vengeance assouvie, il tente de retrouver sa Melinda qui se refuse à lui, puisqu'elle est désormais liée à Dieu (Face of Melinda), elle s'est faite nonne (c'est une des théories les plus plausibles sur la cause de son refus, mais le débat a fait rage sur le forum du groupe)

Ensuite, j'ai encore pas bien compris...Il semblerait qu'elle aussi finisse par mourir (Serenity Painted Death), et que le narrateur se repente de sa vengeance et finisse par retourner...Au ciel? (ou pas ).

Merci pour ce début d'explication. Avec ce semblant de trame je devraisarriver à me faire mon idée...

Alors après quelques recherches sur le net dans diverses interviews et une relecture:

Pour Ackerfeld, Still Life n'est PAS une histoire de fantôme

"Still Life" n'est pas du tout une histoire de fantôme . C'est lâchement basé sur un sujet religieux primaire et les émotions qu'elle peut causer"

2) Pour le type exilé je confirme, mais je crois qu'il est toujours vivant (il meurt à la toute fin puisqu'il dit "I'm Dying" et qu'il semble assister à son enterrement. Le gens lui ont pardonné (reste à savoir quoi.)

Elle par contre elle meurt dans Serenity c'est franchement clair.

Je poursuivrais mes recherches demain. Je n'ai pas l'intention de laisser un simple concept me résister.

C'est bien ce qu'il me semblait en lisant les paroles...il n'est jamais clairement stipulé que le mec meurt, mais les métaphores utilisées font vraiment penser à un fantôme (sur Moonlapse Vertigo, ça fait très mystique)...Et c'est ce qu'il m'avait semblé lire sur le forum du groupe aussi...

Par contre, Melinda:
'red line round her neck'
'White face, haggard grin'

Je crois que c'est clair...

En fait, je suis en train de me dire qu'il ne se venge qu'après la mort de Melinda, et pas avant...
j'viens de tomber sur cette phrase dans Serenity painted death:
'Each and everyone would die at my hand'

Selon moi, 1 des 3 chef-d'oeuvre d'Opeth, avec Orchid et Blackwater Park.

Avec Morningrise et Deliverance, oui, je suis d'accord...

Seuls Damnation et My Arms your hearse ne sont que d'excellents albums

~ a une soudaine envie de découvrir cet album... ~

En fait je ne connais que Blackwater Park, un peu Deliverance et beaucoup Damnation.

Excellent album d Opeth avec en effet pas vraiment de temps faibles malgré la longueur des morceaux. Du tout bon (Normal c est du Opeth après tout)!

Hé hé, j'ai pas choisi mon avatar au hasard
J'ai découvert Opeth avec cet album et j'avais jamais rien entendu de pareil.
J'y ai découvert un groupe à la voix death acceptable, avec une batterie pas limitée à des blasts incessants.
Une vraie symbiose du fureur et de mélancolie. Tout ce que je cherchais !
Et dire que les autres albums sont tout aussi bons, même si la "recette Opeth" est moins surprenante ensuite !

Je ne peux pas dire la même chose, parceque je les ai découverts dans le désordre le plus complet, et Still Life est le dernier que j'ai acheté...

Mais je trouve qu'il y a suffisament de différences entre Still Life, Backwater Park et Deliverance pour renouveller la surprise à chaque fois...

Et je ne parle même pas des 4 autres qui n'ont presque plus rien à voir!

Up, histoire d'attirer l'attention sur cette chronique et ce splendide album

Bonne idée l’ancêtre, très belle chronique pour un excellent album, va falloir que je me le ressorte à l’occasion