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 Abrutissement Metallique 
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Angel of Death
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Message Abrutissement Metallique
On dit que les yeux de l’amour ne sont pas objectifs. On ne voit pas l’être aimé tel qu’il est vraiment. Comme une sorte de voile qui trouble la vue. L’amour qu’on éprouve pour quelqu’un aliène – « subjectivise » - le point de vue qu’on a de lui, loin des réalités objectives.


Je me demande si c’est pas tout à fait la même chose pour la musique.

Je vais prendre deux exemples perso :

1/ Premier exemple : MESMERIZE de SOAD – la première fois que j’ai écouté cet album, je suis tout de suite tombé sous le charme. Ca était immédiat. Si on considère que les premières écoutes d’un album sont justement les plus « objectives », cette immédiateté pourrait laisser croire que MESMERIZE est « objectivement » un bon album car je n’ai pas eu besoin d’innombrables écoutes, et encore moins de me « forcer » pour l’apprécier.

Seulement, je remarque qu’avec MESMERIZE, il s’est passé un truc bizarre : plus j’écoutais l’album et plus j’en étais dingue, et plus je le trouvais parfait. J’en suis arrivé même à l’écouter plusieurs fois par jour avec ce même plaisir sans cesse renouvelé. Sauf que la galette a fini par s’user d’elle même et par me dégoutter littéralement du jour au lendemain. J’en ai fait une telle indigestion que j’ai à peine eu envie d’écouter sa suite (HYPNOTIZE).

Mon intérêt pour MESMERIZE (si on faisait une courbe) a donc été exponentielle et est retombé très rapidement au bout d’un moment. Comme s’il y avait un seuil de tolérance, et comme si au delà d’un certain nombre d’écoutes on le trouve presque – automatiquement - parfait (on n’est donc plus vraiment objectif).

2/ Deuxième exemple : REIGN IN BLOOD – SLAYER. J’ai réagi exactement de façon contraire avec RIB de SLAYER : au début j’ai accroché moyen (quel foutoir quand même, c’est « trop », y a que deux morceaux de bien…), puis au bout de 10,15,20 écoutes il y a eu un déclic. Ce déclic a sonné le début de la passion, ma raison et mon objectivité ont sombré en même temps que les riffs de Kerry et de Jeff m’ont submergés.

C’est ma persévérance – mon acharnement – qui m’ont permis d’apprécier le groupe. Mais je note que cet abrutissement n’est pas « naturel ». C’est comme si on se forçait à aimer un truc qu’on aime pas à la base. Ca me rappelle tous ceux qui se sont forcés à fumer des clopes et qui sont devenus accrocs par la suite (et pourtant la première clope est franchement dégueulasse et ce pour tout le monde).


C’est l’éternel débat du fan qui ne peut pas être objectif (par définition). Mais pas seulement. Comme une sorte d’abrutissement volontaire. Je me demande donc si au delà d’un certain nombre d’écoutes, on ne renonce pas implicitement à son objectivité.

On dit que la première qualité du philosophe pour analyser et émettre un avis, construire un raisonnement… c’est l’étonnement. C’est d’essayer de regarder avec des yeux neufs (avec cette naïveté enfantine), de se détacher de ce qui est « connu » - de ce qui est acquis - pour raisonner froidement. Comme une sorte de remise en question perpétuelle.

J’ouvre le débat – comme d’haaaaabitude – avec mes questions auxquelles vous répondez comme ça vous chante :

1/ La première écoute n’est t’elle pas la plus objective ?
Au bout de combien d’écoutes pensez vous être à peu près objectif (vous permettant de donner un avis) ?
Et au contraire, pensez-vous qu’au bout d’un moment (ou d’un nombre d’écoutes), on perd de son objectivité pour parler d’un album ?

2/ Quel est l’album que vous avez le plus écouté et combien de fois environ ? Y a t’il un moment où vous saturez ? Etes vous plutôt du genre « inlassable » ou au contraire du style à zapper rapidement ?

Finalement quelle est la place des classiques ou des vieux machins dans vos écoutes quotidiennes ? Comment gérez vous vos écoutes ? Cycle ? Envie ? Alternance de nouveautés et de classiques ?

3/ La répétition des écoutes tend t’elle à influer sur votre jugement ou vous conforte t’elle dans vos opinions ?

_________________
"Moi je croyais que cette cassette ç'allait être un sujet de conversation, tu vois. J'allais te demander ton palmarès des disques pour les lundis matins quand il pleut, tout ça. Et toi t'as tout gâché"


05 Déc 2005 16:33
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