Claude Allegre est un scientifique avant d'être prof ou politique, et il se démerdait pas mal là dedans.

Il était (et est toujours a priori) géologue.
La pertinance de ces travaux ne fait pas l'unanimité, il me semble.
Mais ce qui me gène c'est que ce bouquin contestataire, qui pourrait être limite négationniste "tout va bien, la terre va très bien, la pollution n'est pas un problème, continuez comme ça", qui peut être intéressant, mais voir le nom d'Allègre associé à ça ne me donne pas envie de le lire.

Alors c'est à peu prés du niveau de ce topic ?

Je le trouve très bien ce topic moi.

@Rabbitman, bah je parle de ce que je connais, mes parents ont été tous les deux profs, et ont été éleveurs avant ça...Aujourd'hui, ma mère est directrice de Lycée.

Et je cite mon père: "Etre prof, c'est vraiment la bulle"...Et lui est présent de 8h à 17h quelque soient ses horaires de cours, il prépare ses cours (et autres corrections de copies) à son lieu de travail, et il ouvre jamais un cahier chez lui...Et oui, moi-même (je ne suis pas prof), il m'arrive parfois de travailler jusqu'à 22h le soir (certes, pas chez moi, mais quelle est la différence?), et il s'en est fallu de peu pour que je passe un Week end au boulot quelques fois...Et je suis relativement bien lotti de ce coté, comparé à certains de mes colègues, ou mes parents quand ils étaient éleveurs...
Les horaires des profs, c'est 18h de cours, et il leur est octroyé une heure de préparation par heure de cours donnée...C'est certainement trop juste la première année par exemple, ou lorsque le cours enseigné a un programme qui change d'année en année (et encore...). Le truc, c'est qu'en plus, un prof à 4 mois de vacances par an...
Bien sûr, un prof, c'est pas payé très cher, bien sûr aussi, tenir 18 heures de cours par semaine, c'est psychologiquement éreintant (je sais pas ce que c'est que la première GMA? mais je veux bien croire que c'est difficilement soutenable en cours de philo). Je parlais donc bien de sécurité de l'emploi, pas de pression psychologiques subies. Donc sur ces sujets, tout est balancé et si c'était si idyllique que tu sembles avoir croire que je prétendais, je serais moi-même prof...

Le 'privilège', c'est le contrôle de de la qualité du travail qui est plus ou moins inexistant...Tu l'as dit toi-même, il y a des contrôles, par des inspecteurs académiques (eux-même faisant partie de l'administration, qui les contrôle, eux?). Ce qui me choque, c'est que les profs sont tenus d'être prévenus avant une inspection (ce qui leur permet de savoir quand bien préparer UN cours dans l'année...Quand mon patron déboule dans mon bureau, en général il ne me préviens pas 2 semaines avant), que la 'note' qu'ils recoivent lors de leur inspection ne peut être utilisé par leur supérieur que comme coefficient accélérateur de leur salaire pour l'année suivante (sauf si vraiment le contrôle donne un constat accablant...). Là-dessus, l'opinion des élèves est encore moins important qu'une éventuelle inspection, puisqu'il faut qu'ils s'y mettent à plusieurs, pour réclamer au directeur de l'établissement, qui lui même doit ensuite prendre la décision de faire une demande d'inspection...

Et je n'ai jamais parlé de contrôler la qualité d'un professeur avec les résultats scolaires des élèves (et surtout ya pas que le Bac..Le bac c'est 1 seule année scolaire...), non, il faut que les professeurs ne soient pas au courant de leurs inspections (tout du moins pas avant le jour-même), il faut plusieurs inspecteurs à la fois pour inspecter un professeur, il faut que les élèves aient plus de possibilité (si bien sûr, les choses reprochées au professeur sont acceptables, et justifiées) Et surtout, il faut donner plus de souplesse aux directeurs de lycées dans la gestion de leurs équipes (sans tomber dans le libéralisme sauvage, mais ya peut-être moyen de trouver un juste milieu...)
Il faut que la rémunération des professeurs soit plus dépendante de ces mêmes contrôles, histoire de donner une motivation aux professeurs les plus à même d'être compétents (sinon, à quoi bon se fatiguer?) et en contrepartie, sactionner toujours par le salaire, les profs les moins compétents (ancieneté ou pas, un bon prof de 30 ans doit être mieux payé qu'un mauvais prof de 50)
Ceci, bien entendu, ne permettra jamais de contrôler le mérite 'pur', mais dans quel corps de métier celà est-il réellement possible? Et surtout, ça sera déjà mieux que ce qui est en place actuellement...

Il y a eu 1 ministre qui a voulu faire ça, contre je ne sais combien qui y sont allés de leur petite réforme à 2 balles (réduire le programme de physique de term S...Quelle trouvaille géniale! Les nouvelles méthodologies de lecture, sans alternative possible pour les maitres et maitresses d'école, c'est pas mal non plus...Et bien, sûr les réductions de postes à outrance dont on a déjà parlé ici)

Donc voilà, Allegre, sa "réforme de merde", il n'a pas pu la faire, parceque trop de profs ont voulu protéger leurs privilèges (j'ose à peine évoquer les pressions exercées entre collègues sur ce sujet..Un prof ne faisant pas "la grève", quelle qu'en soit la cause, étant toujours très mal vu...)

Je suis d'accord avec Chpstouille.
Je suis formateur dans un centre de formation professionnelle. Il m'arrive de faire 39 heures de cours (du "face à face" donc, pu un minimum de 25 heurs je pense... le reste du temps c'est maintenance info, prépa, création de supports de com, administratif [plannings, suivi individuel etc.). Ma boîte est privée donc je n'ai évidemment que des congés "normaux".
Et j'ai une obligation de résultat (vérifiable très facilement d'autant plus que nous sommes contrôlés sur ce point) : les gens que je forme doivent être capables de trouver du boulot dans les 6 mois qui suivent les formations. Quant aux pros qui passent par chez nous, l'obligation est tout aussi forte puisque leurs employeurs vérifient dès le lendemain des formations qu'ils ont appris quelque chose.
Et je n'ai pas la sécurité de l'emploi.

Les profs (de manière générale) forment une caste de privilégiés et on peut très bien passer sa carrière à buller quand on est prof. Et sans sanction possible (il suffit finalement d'en faire le minimum sans jamais faire de "faute").

La formation pro est un secteur où le public est constitué de gens qui n'ont pas trouvé dans l'Education Nationale des méthodes pédagogiques adaptées et une attention de la part des enseignants. Je travaille en permanence avec des jeunes (et des moins jeunes) bourrés de talent, super compétents avec une patate d'enfer à qui l'Educ Nat a dit "allez vous faire foutre", "vous ne savez pas apprendre avec NOS méthodes", alors qu'un enseignant doit S'ADAPTER aux gens qu'il a en face pour TRANSMETTRE (et pas le contraire).
Alors quand je vois mes semaines, l'investissement de chaque personne de notre équipe, l'énergie, et le soutien que l'on apporte à nos stagiaires et que pendant ce temps je vois quelques parvenus parader dans les rues en hurlant qu'on touche pas à leurs statuts de privilégiés, ça me fout un peu les boules. On a jamais vu un prof se battre pour un projet pédagogique et descendre dans la rue pour défendre LES GAMINS. LEs profs dans la rue vont défendre leur pognon, et même si ça n'est pas criticable en soi, c'est autre chose.

A côté de ça, je sais bien que certains profs et certains membres du personnel d'encadrement font leur boulot et sont motivés. Mais bon, on le sait, l'Educ Nat est une maison ultra conservatrice.

De toutes façons, et même si je suis de gauche, je suis contre la sécurité de l'emploi dans la fonction publique. Il n'y a aucune raison que quelqu'un qui ne fait pas le MAXIMUM dans son taf (et encore plus lorsqu'il est payé par de l'argent public) ne dégage pas avec pertes et fracas. Dehors les branleurs.

@HREM :

Je suis pas d'accord là dessus : les profs se plaignent aussi de la répercussion des réformes sur la qualité de l'enseignement.

Et pour ce qui est des "glandeurs" : un prof ne peut pas passer sa journée sur une chaise à rien foutre, il est en cours avec une classe, s'il ne fout rien, ça se voit, inspecteur ou pas
(enfin bien sûr y'en a qui y arrivent quand même)

REM

Etre un mauvais prof, ça ne veut pas dire ne rien faire...Ca veut dire MAL le faire...nuance

1- les manifs ne concernent jamais leur MISSION mais concernent leur STATUT.
2- c'est pas parce que tu es en face à face (en cours) que tu ne glandes pas. C'est très facile de rien glander : faire faire de l'oral, des exposés, une interro, des exos à la pelle, etc.